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Subtilité

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/24/2003 -  

Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n° 1, opus 107
Maurice Ravel : Daphnis et Chloé


Jian Wang (violoncelle)
Chœur de Radio France, Philip White (direction), Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


De même que sa Dixième symphonie, donnée la veille à Paris (voir ici), est entrée rapidement au répertoire des orchestres, le Premier concerto (1959) de Chostakovitch n’a pas tardé à devenir l’un des chevaux de bataille des violoncellistes. Au point que comme pour les deux concertos pour violon du compositeur, le Premier, plus valorisant pour l’interprète, a éclipsé injustement le Second, plus introverti. Soulignant sans excès la noirceur et les abîmes de la partition, Jian Wang fait preuve d’une précision et d’un engagement remarquables, tout en conservant une maîtrise de tous les instants : précision, engagement, maîtrise, donc à l’unisson des qualités coutumières de l’Orchestre philharmonique de Radio France et de son directeur musical, Myung-Whun Chung. Bien que la sonorité du soliste ne se caractérise pas par la puissance, le dialogue et l’équilibre s’établissent parfaitement avec un orchestre pourtant relativement étoffé (cinquante cordes). En bis, le violoncelliste chinois rend l’inévitable hommage à Bach, en donnant, de façon à la fois libre et sensible, le Prélude et l’Allemande de la Première suite.


Difficile d’imaginer une salle plus appropriée que le Théâtre des Champs-Elysées pour l’intégrale de Daphnis et Chloé, tant du point de vue de la restitution sonore de ces cent cinquante musiciens et choristes, jamais saturée, que du cadre, exactement contemporain du ballet de Ravel. Chung dirige par cœur les cinquante-cinq minutes de cette musique forte d’une ambition non seulement orchestrale - cela va de soi avec Ravel - mais aussi symphonique, la construction étant fondée, selon le compositeur, sur «un plan tonal très rigoureux, au moyen d’un petit nombre de motifs dont les développements assurent l’homogénéité de l’ouvrage».


Usant d’une gestuelle peut-être plus libre qu’à l’ordinaire, le chef coréen donne l’impression de laisser la musique se faire et respirer naturellement. Semblant vouloir illustrer la fidélité de Ravel «à la Grèce de [ses] rêves qui s’apparente assez volontiers à celle qu’ont imaginée et dépeinte les artistes français de la fin du XVIIIe», il privilégie la sensualité et le raffinement, voire une certaine langueur, avec un souci constant de transparence qui, conjugué à son art si caractéristique de suspendre le temps, atteint parfois à l’immatériel. Sans jamais forcer sur les effets, les moments de sauvagerie (formidable Danse guerrière) en ressortent d’autant plus. La salle - comble - obtiendra naturellement que la Danse finale soit rejouée.



Simon Corley

 

 

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