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Prazak: l’éternel retour (1)

Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
12/08/2002 -  

Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 4, opus 18 n° 4
Bohuslav Martinu : Quatuor n° 7, H. 314
Bedrich Smetana : Quatuor n° 1 « De ma vie »


Quatuor Prazak


Derniers feux de « Bohemia magica, une saison tchèque », mais ô combien étincelants, avec le Quatuor Prazak : habitué de longue date de la merveilleuse salle des Bouffes du Nord, il revient pour deux programmes autour de Beethoven et Smetana, qui, au-delà de la surdité qui les affecta l’un et l’autre, entretiennent d’indéniables affinités.


Après l’avoir déjà donné voici près de deux ans (voir ici), les musiciens tchèques mettent à nouveau en valeur l’urgence et les contrastes du Quatrième quatuor de Beethoven, grâce à une prise de risques et un engagement de tous les moments. N’arrondissant jamais les angles, ils regardent bien moins en arrière (du côté du Sturm und Drang) que résolument en avant, avec un andante scherzoso quasi allegretto qui annonce l’allegretto vivace e sempre scherzando du Septième quatuor. La plénitude du son et l’admirable sens du discours frappent également, tant ces qualités ne fournissent jamais le prétexte à une démonstration didactique ou ostentatoire.


Pour ce premier concert, c’est Bohuslav Martinu et son Septième quatuor (« Concerto da camera ») qui tiennent compagnie à Beethoven et à Smetana. Naturel, expression, légèreté, tout y est : la prestation des Prazak relève du tour de force, au point que cette musique semble avoir été écrite pour eux. Et toujours le plaisir de jouer... N’est-ce pas précisément lorsqu’il composait ce quatuor que Martinu écrivit : « on se sent chez soi dans le quatuor, dans l’intimité, heureux. Il pleut dehors et la nuit tombe, mais ces quatre voix ne s’en soucient guère : elles sont indépendantes, libres, elles sont ce qu’elles veulent, et créent cependant un ensemble harmonieux, une sorte de « new entity », un tout harmonieux : je le souligne car c’est si rare en ce moment dans le monde. » ?


Les Prazak continuent décidément de stupéfier par cet ensemble parfait qui leur permet de jouer à la fois d’un même élan mais sans raideur, comme dans l’allegro moderato alla polka du Premier quatuor (« De ma vie ») de Smetana. Non seulement cette cohésion - animée avec toujours autant d’entrain par Vaclav Remes (premier violon), dont les pieds ne touchent pas toujours terre - vit et respire sans cesse, mais elle ne bride nullement les splendides individualités qui s’expriment tant dans l’allegro vivo appassionato (l’alto de Josef Kluson) que dans le largo sostenuto, particulièrement expressif (le violoncelle de Michal Kanka). Cette interprétation, qui rend toujours justice au caractère narratif et dramatique du programme autobiographique qui sous-tend l’œuvre, s’achève sur un vivace époustouflant.


Enfin, pour remercier un public fervent et ravi, les Prazak jouent la première Valse de l’opus 54 de Dvorak, qu’ils avaient déjà donnée il y a un an (voir ici) : véritable leçon de style, tant ils parviennent à conférer animation, charme et chic à cette courte pièce que d’autres archets rendraient sans doute insipide ou sirupeuse. Ils concluent par l’allegro moderato (sur un rythme de polka) du Second quatuor de Smetana... anticipant sur les festivités du second concert (lundi 9 à 20 heures 30).



Simon Corley

 

 

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