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Oppositions

Liège
Opéra Royal de Wallonie
11/22/2002 -  et les 24, 26, 28, 30 novembre et 3 décembre 2002
Wolfgang amadeus Mozart: Cosi fan tutte
Barbara Haveman (Fiordiligi), Marina Comparato (Dosable), Donald George (Ferrando), Olivier Lallouette (Guglielmo), Nicolas Cavallier (Don Alfonso), Luis Islam-Ali-Zade (Despina)
Philippe Sireuil (mise en scène), Didier Payen (décors), Jorge Jara (costumes), Philippe Sireuil (lumières), Hilary Caine (continuo clavecin), Edouard Rasquin (chef des chœurs)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra Royal de Wallonie, Friedrich Pleyer (direction musicale)
Nouvelle Production de l'Opéra Royal de Wallonie

Après Don Giovanni en 1995 et Le Nozze di Figaro en 1996, l’Opéra Royal de Wallonie offre finalement à Philippe Sireuil la possibilité d’aborder le dernier opéra de Mozart et Da Ponte. Le problème qui se pose malheureusement est que la vision fine, nuancée et réfléchie de Sireuil se trouve complètement en opposition avec la direction prosaïque, lourde, routinière, pire, imprécise de Friedrich Pleyer qui excelle peut-être dans le répertoire germanique mais est complètement hors propos dans Mozart. Le plus flagrant dans cette opposition est la manière dont sont traités les récitatifs : Pour Sireuil, un travail d’interprétation, de subtile direction d’acteur ; pour Pleyer, aucune dynamique du texte, il attend que cela se passe.
Tout cela est fort dommage car Philippe Sireuil réussit son Cosi, respectant à la lettre la partition (restituée dans son intégralité) et le livret, poussant ses interprètes le plus loin possible dans leurs capacités interprétatives, cherchant ce que Mozart a pu vouloir dire sur une intrigue qui peut paraître unidimensionnelle, évitant tant soit peu les clichés qui réduisent l’ impact de ce chef d’œuvre. Il profite du magnifique décor unique qu’à conçu Didier Payen, composé d’une double rangée de cabines de plage, surmontée d’un étage où l’action se situe souvent, le fond de la scène servant à faire le lien avec un monde extérieur à ce huit-clos. L’inclinaison de la pente de la scène très forte vers le public impressionne, comme si le metteur en scène faisait appel à celui-ci comme un témoin privilégié de l’action.
Les costumes de Jorge Jara sont somptueux et teintés par la fantaisie, leur hétérogénéité soulignant les caractéristiques de chaque personnage, celui de Don Alfonso montrant par exemple sa sophistication perverse.
La distribution, très honorable, souffre cependant d’un déséquilibre entre les voix masculines et féminines. Olivier Lallouette, parfait Guglielmo et Nicolas Cavallier, superbe vocalement et scéniquement en Don Alfonso surclassent un peu le Ferrando musical mais un peu léger de Donald George. Marina Comparato campe une belle Dorabella au timbre suave après un début hésitant ; Luisa Islam-Ali-Zade , Despina un peu trop vulgaire, n’a pas une émission vocale toujours orthodoxe (quelques sons tubés) ; Barbara Haveman n’est pas (encore ?) une Fiordiligi. Elle en a toutes les notes mais la virtuosité fait défaut et elle ne sait pas triller.
Une représentation imparfaite donc, handicapée par une direction musicale inadéquate, mais qui a le mérite de proposer une vision théâtrale réfléchie et respectueuse, ce qui devient rare.



Christophe Vetter

 

 

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