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De Bruckner à Janácek

München
Herkulessaal
10/09/2025 -  et 10 (München), 12 (Wien) octobre 2025
Leos Janácek : Taras Bulba
Anton Bruckner : Symphonie n° 7

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Sir Simon Rattle (direction)


S. Rattle (© Bayerische Rundfunk/Astrid Ackermann)


Voici un programme qui fait écho à deux concerts donnés la saison passée, où Sir Simon Rattle et l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise nous avaient respectivement proposé la Sinfonietta de Janácek et la Neuvième Symphonie de Bruckner.


Il y a une certaine continuité de style dans la lecture que Rattle nous donne de la Septième Symphonie de Bruckner. Sans être bousculés, les tempi sont animés et le niveau instrumental est très élevé. Dans leur salle historique, les bois sont un peu en retrait dans les tuttis mais cordes et cuivres savent s’équilibrer avec de manière très personnelle.


Si Rattle était un peu « interventionniste » dans la Neuvième Symphonie, ce n’est pas le cas ici. Il se révèle plus attentif aux grandes lignes. Sa gestique est plus mesurée et retenue. Au fil des représentations, on pourrait s’attendre à ce que les deux premiers mouvements puissent devenir peut‑être un peu plus tendus et plus profonds. Ils manquent, pour reprendre la manière dont nous avions parlé de la lecture de la Neuvième, d’un peu de métaphysique mais les deux derniers ont la dimension que demande l’œuvre et sont très éloquents.


La consultation des archives de ConcertoNet nous montre que Taras Bulba est une œuvre bien moins jouée que la Sinfonietta. Il s’agit d’une rhapsodie théâtrale, voire une musique à programme où Janácek raconte une histoire avec beaucoup de liberté.


Dès le début, la force et l’originalité des couleurs orchestrales sont frappantes. Tobias Vogelmann trouve de très beaux phrasés au cor anglais (les lecteurs qui parlent allemand peuvent l’entendre ici). Janácek montre à quel point il sait écrire pour les cordes avec beaucoup d’originalité. Il faut entendre comment violons et altos semblent explorer toute l’étendue de leur tessiture, quitte à ce que l’on ne soit pas sûr de qui l’on entend. Les contrebasses, qui, usuellement chez Bruckner, seraient là pour apporter un socle à des instruments plus lyriques, reprennent les thèmes qui passent d’un pupitre à l’autre et vibrent et phrasent comme le feraient d’autres instruments.


Dirigeant sans partition, Sir Simon Rattle fait preuve de beaucoup de maîtrise et d’imagination, expliquant la partition aux musiciens et au public. Il fait partie de ces chefs qui ont régulièrement défendu Janácek et exploré ses œuvres. Quand pourrions‑nous avoir à Munich la Messe glagolitique ?


Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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