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Aux racines de la danse

Paris
Opéra Bastille
10/06/2025 -  et 9, 12, 15, 17, 18, 23, 24, 28, 29 octobre 2025, 6, 7, 10 novembre 2025

Theme and Variations 
[1]
George Balanchine (chorégraphie), Piotr Ilyitch Tchaïkovski (musique)
Penny Jacobus (lumières)


Rhapsodies [2]
Mthuthuzeli November (chorégraphie), George Gershwin (musique)
Magda Willi (décors), Bregje van Balen (costumes), Martin Gebhardt (lumières)


Corybantic Games [3]
Christopher Wheeldon (chorégraphie), Leonard Bernstein (musique)
Jean-Marc Puissant (décors), Erdem Moralıoglu (costumes), Peter Mumford (lumières)
Ballet de l’Opéra national de Paris, Junior Ballet [1]
Louis Lancien (piano) [2], Petteri Iivonen (violon) [3], Orchestre de l’Opéra national de Paris, Vello Pähn (direction musicale)


Thème et variations : V. Colasante, P. Marque
(© Maria-Helena Buckley)



Second volet de la rentrée du Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP), « Racines » confronte un des grands classiques du répertoire néoclassique signé George Balanchine à deux pièces contemporaines de Christopher Wheeldon et Mthuthuzeli November pour leur entrée au répertoire. Alors que l’on apprenait le décès à 80 ans de Patrice Bart, danseur étoile, chorégraphe et maître de ballet de l’Opéra de Paris jusqu’à 2011, le BOP qui a dansé pour l’ouverture de sa saison la Giselle de Coralli et Perrot qu’avait contribué à remonter cette immense figure de la compagnie, une autre partie des danseurs donnait sur la scène bastillane un programme ambitieux.


Ambitionnant de confronter trois œuvres inspirées à leurs créateurs par des liens avec un héritage culturel ancien, « Racines » propose un panorama un peu disparate de la danse néoclassique à la plus contemporaine. George Balanchine, dans son très abstrait Thème et variations créé à New York en 1947, s’inspirant d’une œuvre de Tchaïkovski non composée pour le ballet (dernier mouvement de la Troisième Suite pour orchestre), évoque la grande époque du Ballet impérial russe. La pièce, dans une abstraction de décors et éclairages toute balanchinienne, permet à deux étoiles de briller, entourées d’une bonne vingtaine de danseurs. Valentine Colasante et Paul Marque se jouent à la perfection de toutes les difficultés et le corps de ballet du BOP, tout à fait rompu à l’esthétique balanchinienne, donne tout son éclat à cette pièce d’un bel académisme.



Rhapsodies (© Maria-Helena Buckley)


Rhapsodies, créée en 2024 par le Ballett Zürich, œuvre du chorégraphe sud‑africain Mthuthuzeli November donnée sans transition, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe avec son esthétique plus misérable et sa danse (sur pointes également) débridée évoquant l’Afrique et sa bonne humeur qui, après la rigueur de Balanchine, a emporté l’adhésion du public. La pièce est réglée sur la Rhapsody in Blue (et non « Rhapsodie » comme l’indique le programme de salle) jouée assez mollement par l’orchestre maison et Louis Lancien au piano.



Corybantic Games (© Maria-Helena Buckley)


Beaucoup plus sophistiquée était la pièce Corybantic Games de Christopher Wheeldon (créée par le Royal Ballet de Londres en 2018), sur la très exceptionnelle musique de Leonard Bernstein Serénade (d’après « Le Banquet » de Platon, dans laquelle l’Orchestre de l’Opéra national de Paris dirigé par Vello Pähn s’est surpassé avec comme soliste son premier violon solo Petteri Iivonen. Le chorégraphe britannique, qui a déjà donné au répertoire du BOP deux chorégraphies (Polyphonia en 2015 et After the Rainen 2021), a créé, pour évoquer ces corybantes, danseuses célébrant le culte de Cybèle dans la mythologie grecque, une pièce en cinq parties suivant la musique de Bernstein qui, dans son modernisme mâtiné de néoclassicisme (sur pointes également), faisait un pendant possible à la pièce de Balanchine. On a pu y admirer une grande partie de la compagnie, superbe dans ces évocations transcendées de danses antiques, dont les costumes se voulant évocateurs de cette Antiquité n’étaient pas toujours seyants.



Olivier Brunel

 

 

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