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Une Tosca de stars

Zurich
Opernhaus
09/28/2025 -  et 2*, 8, 11, 15, 19 octobre 2025
Giacomo Puccini : Tosca
Sonya Yoncheva (Floria Tosca), Jonas Kaufmann (Mario Cavaradossi), Bryn Terfel (Barone Scarpia), Brent Michael Smith (Cesare Angelotti), Valeriy Murga (Un sagrestano), Johan Krogius (Spoletta), Steffan Lloyd Owen (Sciarrone), Nives Rist/Linda Carmen Schmid (Un pastore), Evan Gray (Un carceriere)
Chor der Oper Zürich, Kinderchor der Oper Zürich, Ernst Raffelsberger (préparation), Orchester der Oper Zürich, Marco Armiliato/Leonardo Sini* (direction musicale)
Robert Carsen (mise en scène), John La Bouchardière (collaboration à la mise en scène), Ulrich Senn (reprise de la mise en scène), Anthony Ward (décors), Alexander Lowde (collaboration aux décors), Davy Cunningham (lumières)


(© Tony Suter)


L’Opernhaus de Zurich a mis les petits plats dans les grands et a réuni trois chanteurs stars pour une reprise de Tosca, dans une mise en scène de Robert Carsen étrennée en 2009. La production joue avec le concept du théâtre dans le théâtre : le premier acte se déroule au parterre d’une salle de spectacle, avec plusieurs rangées de chaises disposées sur le plateau. Le rideau rouge orné de fil d’or et les deux colonnes massives érigées à jardin font immanquablement penser à la Scala. Le deuxième acte est transposé dans les coulisses du théâtre, alors que le dernier a lieu sur la scène même. Une production plutôt traditionnelle, reprise pratiquement chaque saison, par laquelle Robert Carsen affiche son amour pour l’opéra italien.


La distribution réunie par l’Opernhaus est difficilement surpassable aujourd’hui, d’autant que les trois chanteurs principaux sont tous dans une splendide forme vocale. Dans le rôle de Tosca, Sonya Yoncheva joue la diva jusqu’au bout des ongles, extrêmement jalouse qui plus est, avec force gestes exagérés ; elle pose pour les paparazzi, signe des autographes et porte de grosses lunettes noires ; à l’acte II, elle se déshabille de façon théâtrale devant Scarpia. La soprano est très engagée dans son rôle ; la voix est puissante et bien projetée, homogène sur toute la tessiture, le timbre est envoûtant, riche en couleurs, avec des aigus lumineux et des accents véhéments, tout au plus peut‑on remarquer un léger vibrato. Le « Vissi d’arte » est un magnifique moment de beau chant, même s’il ne dégage pas beaucoup d’émotion. Cela faisait bien longtemps que Jonas Kaufmann n’avait plus aussi bien chanté. Il incarne un Cavaradossi ardent et passionné, avec des aigus lumineux (les deux « Vittoria » sont puissants et tenus longuement) et de superbes nuances, notamment des pianissimi ensorcelants. Si la voix semble quelque peu fatiguée aujourd’hui, Bryn Terfel n’en incarne pas moins un Scarpia noir et effrayant, violent et vulgaire, une composition impressionnante ! Le chanteur est aussi confondant d’expressivité, jouant avec chaque mot de ses interventions. A défaut d’être inspirée, la direction musicale de Leonardo Sini est efficace et passionnée.



Claudio Poloni

 

 

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