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Giselle, for ever

Paris
Palais Garnier
09/28/2025 -  et 30 septembre, 2*, 4, 5, 6, 8, 10, 11, 15, 16, 17, 18, 21, 22, 23, 24, 25, 27, 28, 29, 30, 31  octobre 2025
Giselle
Jean Coralli, Jules Perrot (chorégraphie, adaptée par Patrice Bart et Eugène Polyakov), Adolphe Adam (musique)
Léonore Baulac*/Sae Eun Park/Marine Ganio/Hannah O’Neill/Dorothée Gilbert/Amandine Albisson/Héloïse Bourdon (Giselle), Marc Moreau*/Germain Louvet/Andrea Sarri/Milo Avêque/Hugo Marchand/Reece Clarke/Guillaume Diop/Jérémy‑Loup Quer (Albrecht), Héloïse Bourdon*/Roxane Stojanov/Clara Mousseigne/Hohyun Kang (Myrtha), Jérémy‑Loup Quer*/Arthus Raveau/Nicola Di Vico (Hilarion), Bianca Scudamore*/Marine Ganio/Hortense Millet-Maurin/Luna Peigné/Eléonore Guérineau/Elizabeth Partington (Paysanne), Nicola Di Vico*/Andrea Sarri/Chun‑Wing Lam/Aurélien Gay/Alexandre Boccara/Théo Ghilbert (Paysan), Ballet de l’Opéra national de Paris, Junior Ballet
Orchestre de l’Opéra national de Paris, Andrea Quinn (direction musicale)
Alexandre Benois (décors, recréés par Silvano Mattei, et costumes, recréés par Claudie Gastine)


(© Julien Benhamou/Opéra national de Paris)


Premier volet de la rentrée du Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP), l’increvable production de Giselle d’Adolphe Adam pour la musique, dans la chorégraphie de Jean Coralli et Jules Perrot adaptée par Patrice Bart et Eugène Polyakov, reprend du service au Palais Garnier avec les étoiles et danseurs de la génération actuelle. Pour cette rentrée, les premières représentations de Giselle ont été agrémentées du défilé du corps de ballet et d’une prestation du Junior Ballet renouant avec la tradition des soirées à deux entractes devenues rares.


Réglé historiquement par Serge Lifar et Albert Aveline sur a Marche du premier acte des Troyens d’Hector Berlioz, ce défilé permet à tout le corps de ballet, de la plus jeune élève de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris au dernier danseur étoile nommé, de se faire applaudir par un public forcément impressionné par le solennité de l’événement, qui, à notre connaissance, n’a pas d’équivalent dans les autres compagnies internationales, sur la scène vidée avec en fond de scène le foyer de la Danse et son lustre légendaire. Chic assuré avec les tutus et tiares signés Chanel, les profondes révérences et la fraîcheur des enfants, qui font souvent leurs premiers pas sur cette scène mythique. Un spectacle hautement recommandé à qui ne l’aurait jamais vu, dont on avoue ne pas se lasser.


Créé à l’initiative du danseur étoile et directeur de la danse José Martinez, le Junior Ballet affichait une santé insolente avec cette chorégraphie néoclassique Requiem for a Rose d’Annabelle López Ochos sur le sublime Adagio du Quintette à deux violoncelles de Franz Schubert, joué live dans la fosse. Non que cette chorégraphie créée en 2009 par le Pennsylvania Ballet soit très innovante, mais elle permettait en vingt minutes à ces treize jeunes danseurs de briller, de montrer une technique sur pointe impeccable et finalement, la musique aidant (inévitablement « agrémentée» d’un « environnement sonore », c’est‑à‑dire d’horribles sons électroniques), de laisser deviner un narratif assez lisible.


Giselle, avec sa chaumière plus vraie que nature, ses châteaux hauts perchés, ses vendangeurs et ses châtelaines en robes d’atour dans la fabuleuse production signée en 1941 par Alexandre Benois (décors et costumes recréés bien sûr par Silvano Mattei et Claudie Gastine), c’est pour beaucoup presque deux heures de bonheur absolu. Chaque spectateur aura son expérience propre car qui aura vu danser des Giselles historiques (Pontois, Fonteyn, Chauviré, Platel...) et des Albrecht de la trempe de Noureev, Atanassoff ou Le Riche, penseront qu’aujourd’hui ,voir danser Léonore Baulac et Marc Moreau, dont les techniques sont irréprochables, n’offre pas le même choc esthétique. Le couple, qui pouvait sembler un peu fade au premier acte, fonctionnait beaucoup mieux dans l’éther du second, avec pour Marc Moreau une battue d’entrechats assez bluffante et où Laure Baulac gagnait dans l’immortalité. Le spectateur plus naïf se fera une idée différente, le plus important étant d’entrer complétement dans le jeu romantique et assez irréel de ce conte que Théophile Gautier était aller puiser chez le très romantique allemand Heinrich Heine.


Pour notre part, on aura été plus impressionné, malgré le poids des souvenirs, par la très grande classe de Myrtha, intense reine des Wilis, Héloïse Bourdon, souveraine d’autorité sans être hautaine, et par le jeu viril et la danse assurée de Jérémy‑Loup Quer dans le garde‑chasse Hilarion. Très beau Paysan dans le Pas de deux de Nicola Di Vico et tenue exemplaire du corps des Wilis dans leur vaporeux acte blanc.


Andrea Quinn dirigeait avec une belle énergie et beaucoup de poésie un Orchestre de l’Opéra national de Paris semblant un peu pompeux au début (il est vrai que jouer en boucle pendant vingt minutes la Marche des Troyens s’apparente à un pensum) mais donnant à Giselle toute son aura romantique inimitable.



Olivier Brunel

 

 

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