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Scarlatti toujours à l’honneur Ambronay Abbatiale 09/13/2025 - et 13 juillet 2025 (Beaune) Alessandro Scarlatti : La Maddalena penitente : Parte Seconda (Sinfonia) – Lamentazioni per la Settimana Santa : Lectio Prima Feria vi Maioris Hebdomade (Caph : « Defecerunt prae lacrimis ») – Notte ch’in carro d’ombre : « Vieni, o notte, e in questo petto » – Mentre un Zephyro Arguto : Sinfonia – Stabat Mater Ensemble La Palatine : Marie Théoleyre (soprano), Rémy Brès-Feuillet (contre-ténor), Roxana Rastegar, Yuna Lee (violon), Cyril Poulet (violoncelle), Chloé Lucas (contrebasse), Romain Falik (théorbe), Guillaume Haldenwang (clavecin, direction)
 (© Bertrand Pichène)
Le Festival d’Ambronay poursuit son opportune exploration du legs religieux d’Alessandro Scarlatti, déjà entamée la veille lors d’un concert passionnant. Place cette fois au plus intimiste Stabat Mater (vers 1724), avec les forces réduites en nombre de l’Ensemble La Palatine. Créé en 2019 par la soprano Marie Théoleyre et le claveciniste Guillaume Haldenwang, cet ensemble sur instruments d’époque a été révélé par le dispositif d’accompagnement Eeemerging+, un programme européen coordonné à Ambronay. Un disque du label Ambronay a suivi en 2022, confirmant la stature de cette formation à géométrie variable, élargie en fonction des projets. Pour ce concert, Marie Théoleyre fait équipe avec le jeune contre‑ténor Rémy Brès‑Feuillet, lui aussi soutenu par Eeemerging+.
Déjà engagé par l’Opéra de Paris en début d’année dernière pour la reprise de Jules César en Egypte de Haendel, le contre‑ténor d’origine avignonnaise ravit par son timbre charnu, sa longueur de souffle et sa projection aisée dans les graves. On note toutefois quelques changements de registre audibles dans l’aigu, surtout en comparaison de sa partenaire, techniquement parfaite. Marie Théoleyre captive tout du long par sa capacité à sculpter les mots, toujours au service du sens. C’est là un atout décisif dans cet ouvrage moins théâtral que la veille, aux effets discrets, tels ces silences obsédants par endroits. Le programme très bien construit ajoute quelques pages orchestrales et deux airs accompagnés par un Guillaume Haldenwang toujours attentif aux variations d’atmosphère et aux équilibres. En bis, les interprètes font un clin d’œil à l’histoire, en interprétant le début du Stabat Mater de Pergolèse, qui a remplacé celui de Scarlatti à la Confraternité napolitaine des Chevaliers de la Vierge des Douleurs (commanditaire des deux ouvrages).
Florent Coudeyrat
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