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Un récital intemporel de virtuosité et de grâce Lausanne
Martigny (Fondation Pierre Gianadda)
08/24/2025 -
Giulio Caccini : Tu, ch’hai le penne, amore
Alessandro Scarlatti : Se Florindo è fedele
Antonio Caldara : Selve amiche, ombrose piante
Alessandro Parisotti : Se tu m’ami
Tommaso Giordani : Caro mio ben
Giovanni Paisiello : Chi vuol la Zingarella
Georg Friedrich Händel : Il trionfo del Tempo e del Disinganno, HWV 46A : « Lascia la spina, cogli la rosa »
Domenico Scarlatti : Sonates pour piano en fa mineur, K. 466, L. 118, et en ré mineur, K. 1, L. 366
Joseph Haydn : Arianna a Naxos, Hob. XXVIb:2
Gioachino Rossini : Péchés de ma vieillesse : Volume I. Album italiano : 8 à 10. « La regata veneziana » & 12. « La Passeggiata » – Volume II. Album français : 11. « L’Orpheline du Tyrol »; En medio a mis colores» (Canzonetta spagnuola) – Les Soirées musicales : 8. « La danza »
Franz Schubert : Impromptus pour piano, opus 90, D. 899 : 3. Andante en sol bémol majeur
Vincenzo Bellini : Vaga luna, che inargenti
Ernesto De Curtis : Cara, ti voglio tanto bene
Cecilia Bartoli (mezzo-soprano), David Fray (piano) 
D. Fray, C. Bartoli (© Fondation Pierre Gianadda/Christelle Catiau)
En 1992, Cecilia Bartoli sortait son CD « Arie Antiche », avec des airs et des mélodies de Scarlatti, Vivaldi, Giordani et Paisiello notamment. La presse de l’époque avait unanimement salué le disque. Trente‑trois ans plus tard, la célèbre cantatrice romaine, accompagnée au piano par David Fray, vient de donner un récital – à la Fondation Pierre Gianadda de Martigny, près de Lausanne – comprenant quelques‑unes de ces mélodies et bien d’autres encore. Et la première réflexion qui vient spontanément à l’esprit en l’écoutant est que le temps ne semble avoir aucune prise ni sur sa voix ni sur sa technique vocale : on admire toujours autant la maîtrise absolue de la voix – notamment les pianissimi évanescents, le staccato impressionnant et le legato impeccable, sans parler des vocalises virtuoses –, la diction exemplaire, l’expressivité et l’intensité du chant ainsi que le talent de la chanteuse pour interpréter ces airs en puisant dans sa propre personnalité et avec une grande profondeur musicale. On retiendra avant tout la cantate Arianna a Naxos de Haydn, où la chanteuse déploie avec maestria toute la palette des émotions, du désespoir à la colère, ainsi que le célébrissime « Lascia la spina, cogli la rosa » tiré d’Il trionfo del Tempo e del Disinganno de Haendel, confondant de douceur et de raffinement. Bref, une véritable leçon de chant !
Au piano, David Fray est un accompagnateur discret mais très attentif, faisant preuve d’une grande finesse et de beaucoup d’élégance, sans éclat superflu. La complicité entre les deux artistes saute aux yeux, avec des regards et des sourires échangés tout au long des deux heures qu’a duré ce récital exceptionnel, ce qui en dit long aussi sur leur générosité. Ravi, le public leur a réservé un triomphe.
Le site de la saison musicale de la Fondation Gianadda
Claudio Poloni
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