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Le miracle permanent

Paris
Opéra Bastille
09/09/2002 -  et 12*, 16, 18, 22, 24 septembre, puis de mai à juillet 2002
Wolfgang Amadeus Mozart : Les Noces de Figaro
Ildebrando d’Arcangelo (Figaro), Isabel Bayrakdarian (Susanna), Bo Skovhus (Comte Almaviva), Brigitte Hahn (Comtesse Almaviva), Ruxandra Donose (Cherubino), Reinhard Dorn (Bartolo), Robert Tear (Don Basilio), Michel Trempont (Antonio), Françaois Piolino (Don Curzio), Della Jones (Marcellina)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Paris, Stéphane Denève (direction)
Giorgio Strehler (mise en scène)


Comme à chaque fois, le lever de rideau du deuxième acte découvrant la chambre de la Comtesse provoque dans le public un «Ouah» retenu d’admiration, l’infini dégradé des tons ocres, qu’aucune autre couleur ne vient perturber, les lumières tamisées, les soieries déploient un raffinement que nos mises en scènes modernes, plus conceptuelles, ont perdu, on croirait entrer dans un tableau de Watteau. La superbe perspective de l’acte suivant, une longue salle découpée sur un côté par des portes fenêtres, suscite la même marque d’approbation. Comme à chaque fois depuis presque trente ans, ces Noces, celles de Liebermann avec Paris (c’est son premier spectacle, en 1973), suscitent l’émerveillement. Il faut demander au ministère de la culture de classer ces décors d’Ezio Frigerio et la mise en scène de Giorgio Strehler (très bien remontée par Humbert Camerlo) parmi les monuments historiques ! Que toujours l’on garde en mémoire ce mètre étalon du théâtre lyrique, que l’on oblige, accessoirement, les jeunes metteurs en scène plein d’idées à voir cette production pour leur communiquer une humilité bienvenue... Et ici, à Bastille (oui, même à Bastille !), ça fonctionne, et l’on peut compter sur l’ancien assistant de Liebermann devenu directeur de cette maison, Hugues Gall, pour assurer tout le sérieux nécessaire à cette énième reprise. La distribution est homogène et de grande qualité, sans véritable faiblesse, avec le Figaro déjà bien connu d’Ildebrando d’Arcangelo, un couple Almaviva de grande classe, une Suzanne excellente (Isabel Bayrakdarian, elle fait ses débuts à l’Opéra de Paris) et un Chérubin (Ruxandra Donose) qui manque peut être d’un peu de suavité. Mais la grande satisfaction vient du chef, le français Stéphane Denève, qui dirige avec finesse, clarté, dynamisme et veille en permanence à s’accorder aux chanteurs. Sans jamais de départir d’un strict contrôle des nuances, d’un refus de toute lourdeur ou alanguissement, il conduit ces Noces avec entrain et souplesse, il ne manque plus d’une pointe de frénésie pour atteindre l’Olympe. A peine plus âgé que cette production (il est né en 1971), il a tout l’avenir devant lui, ça promet !




Philippe Herlin

 

 

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