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Dans l’intimité des Bach

Limoges
Mortemart (Eglise)
07/20/2025 -  et 18 juillet (Saintes), 6 (Saint-Hilaire-La-Croix) 24 (Celles-sur-Belle) août, 27 septembre (La Réole), 19 octobre (Langres) 2025
Carl Philipp Emanuel Bach : Concerto pour clavecin, H. 427 : Allegro – Fantaisie « Nein, nein, die ernste hohe Gestalt », H. 75 – Lyda, H. 737 – Phillys, H. 710 – Sonate pour violoncelle et clavecin n° 1, H.  531 : Allegro – Württembergische Sonate : Andante – Herr, lehre mich, H. 686/48 » – Symphonie, H. 648 : Allegro
Wilhelm Friedemann Bach : Concerto pour clavecin, F. 41 : Andante – Allegro, F. 67
Johann Sebastian Bach : Concerto pour clavecin, BWV 1052 : Allegro – Sonate pour viole de gambe et clavecin n° 1, BWV 1028 : Adagio – Sonate en trio n° 3, BWV 527 : Allegro – Cantate « Aus tiefer Not schrei ich zu dir », BWV 38 : 6. « Ob bei uns ist der Sünden viel » – Cantate « Wo Gott der Herr nicht bei uns hält », BWV 178 : 3. « Gleich wie die wilden Meereswellen » – Cantate « Was Gott tut, das ist wohlgetan », BWV 99 : 1. « Was Gott tut, das ist wohlgetan »
Georg Böhm : Sinfonia
Georg Stölzel : Diomedes oder die triumphierende Unschuld : 4. « Bist du bei mir »
Georg Philip Telemann : Der jüngste Tag wird bald sein Ziel erreichen, TWV 1:302 : Sinfonia & « Mein Gott »
Johann Ludwig Krebs : Concerto pour clavecin, WV 821 : Adagio

Marc Mauillon (baryton)
Les Surprises, Louis-Noël Bestion de Camboulas (clavecin et direction)


(© Alexis Mazade)


Après s’être intéressé aux « Rebel de père en fils » pour leur premier album paru en 2013 (Ambronay Editions), l’ensemble Les Surprises s’intéresse cette fois à la dynastie des Bach, dont quatre des fils ont suivi la même destinée artistique. Seuls deux d’entre eux, issus du premier mariage de Jean‑Sébastien, sont ici illustrés musicalement, en une confrontation stimulante avec d’autres contemporains, Georg Böhm, Georg Stölzel et Johann Ludwig Krebs. A la manière d’un pasticcio, le programme regroupe plusieurs extraits recomposés, en « piochant » parmi les nombreuses œuvres des compositeurs précités, plus ou moins illustres. Déjà reconnu du vivant de son père (mort en 1750), Carl Philipp Emanuel fut ainsi plus célèbre de son vivant, ce qui explique pourquoi sa musique trouve une place généreuse dans ce programme.


C’est précisément un Allegro endiablé de l’un de ses concertos pour clavecin que l’on retrouve pour ouvrir le programme, dans le style sautillant et enjoué caractéristique de ce précurseur de Haydn. La partie soliste redoutable bénéficie du clavecin félin et véloce de Louis‑Noël Bestion de Camboulas, qui dirige du clavier et dos tourné au public, à l’instar des habitudes de l’époque. D’emblée, le premier violon trop effacé et flottant de Gabriel Grosbard peine à affronter les passages virtuoses, là où les parties plus lyriques le voient plus à son aise. Fort heureusement, le reste des troupes se régale des tempi allants du chef, se jouant de la richesse des lignes entremêlées de Jean‑Sébastien Bach, sans aucun temps mort.


Après les effluves un rien lancinants de la Sinfonia de Georg Böhm, le concert prend une autre dimension avec l’entrée en piste de Marc Mauillon, qui semble comme un poisson dans l’eau dans ce répertoire. L’aisance du chanteur français impressionne autant par l’étendue de sa tessiture (du baryton au ténor) que par la fluidité de ses phrasés, d’une souplesse de transition aux infinies nuances. Sa classe interprétative impressionne durablement grâce au tube du programme, l’aria « Bist du bei mir » de Georg Stölzel, et ce d’autant plus qu’on le retrouve donné en bis, en fin de soirée. Percutant et engagé, le style de Carl Philipp Emanuel sait ensuite s’assagir dans un Andante de sonate d’une belle intériorité, avant de retrouver une virtuosité rythmique enivrante dans l’extrait symphonique.


Avec Telemann, on pénètre un style autrement plus dépouillé, autour d’une mélodie principale particulièrement mise en avant. Mais c’est bien entendu Jean‑Sébastien Bach qui trouve une ampleur symphonique impressionnante de hauteur dans l’aria « Gleich wie die wilden Meereswellen », tandis que Mauillon se joue des vocalises en une belle maestria dans les graves. La conclusion noble et apaisée du choral « Was Gott tut, das ist wohlgetan » nous rappelle que Bach père est bien le maître incontesté de la cantate sacrée, que l’on ne se lasse pas d’admirer.



Florent Coudeyrat

 

 

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