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Demetrio e Polibio, "Più felice e grato istante, No di questo non si dà"....

Normandie
Le Pin la Garenne, Château de la Pellonnière
08/10/2002 -  
Gioacchino Rossini: Demetrio e Polibio
Flavia Mounaji (Lisinga)
Magali Paliès (Siveno)
Benoît Benichou (Demetrio/Eumène)
Kim Ta (Polibio)
Benoît Damant (Alcandro)
Jacques Gandard (direction)
Hervé Loyet et Sophie Villardel (mise en scène)

C’est à Rome que se donne pour la première fois l’opera seria, Demetrio e Polibio composé par Gioacchino Rossino, encore adolescent. Ester, Domenico et Marianna Monbelli, artistes lyriques issus d’une illustre famille de musiciens et admirés dans toute la péninsule, fortement impressionnés par le talent du jeune homme, lui commandent un ouvrage. L’œuvre sera créée en 1812, au Teatro Valle, par les Monbelli aux côtés de la basse Ludovico Olivieri (Polibio). Le livret nous conduit dans une cour orientale où les intrigues reproduisent les situations de La Clémence de Titus. L’opéra se présente comme une suite d’arias composées pour quatre personnages, accompagnés d’un chœur d’hommes. La structure reste conventionnelle, -en regard des audaces qu’on connaîtra ultérieurement chez le « Pesarese ». Seuls les morceaux d’ensemble et les finals d’actes viennent enrichir les règles de l’opéra métastasien et agrémenter la succession de récitatifs/arias. Les arias de Lisinga, composés sur mesure pour Ester Monbelli, requièrent une réelle prima donna capable de toutes les virtuosités, et douée d’une importante étendue vocale allant jusqu’au contre-ré. L’aria « Mi scenda sull’alma » se dégage déjà des influences mozartiennes et annonce la nostalgie de Bellini. Si Demetrio e Polibio ne va pas sans rappeler Tancredi, Stendhal est clair dans son choix « le style de Tancredi mais encore supérieur dans l’expression ». La musique est originale, l’orchestration soignée et les formes des morceaux variées. C’était donc à une soirée de découverte que nous conviait le festival de La Pellonnière.
Ce festival a vu le jour il y a quatre ans, suite à l’initiative des nouveaux châtelains ; utilisant le décor naturel qu’offre la cour d’honneur, les projets artistiques, qui se sont succédés, ont cherché l’originalité en s’intéressant à des œuvres de proportions raisonnables et rarement montées. C’est avec le concours de Till Fechner, directeur artistique de la Société Rossini, que le choix s’est porté sur l’opéra de jeunesse Demetrio e Polibio, monté pour la première fois en France et malheureusement négligé.
Les caprices de la météo n’ont pas permis d’apprécier la mise en scène, puisque la représentation a été déplacée au dernier moment dans l’église, mais la préparation musicale des jeunes chanteurs était au rendez-vous, permettant de profiter au mieux des vocalises rossiniennes. La spiritualité, la verve rossiniennes et ses chatoyantes couleurs ont parfois fait défaut à la formation dirigée avec mérite par Jacques Gandard. La musique de Rossini est exigeante et bon nombre de grandes formations se sont déjà heurtées à cet écueil. Les jeunes solistes étaient rompus aux exigences du genre et formaient un quatuor homogène : virtuosité et aisance des aigus chez Benoît Bénichou, dont l’adéquation à ce répertoire s’est rapidement imposée, voix généreuses et amples de Flavia Mounaiji et Magali Paliès qui s’harmonisaient dans les plus beaux duos, tandis que Kim Ta révélait une voix agile et séduisante de basse rossinienne. Une très belle équipe qui sert avec bonheur Rossini, et que l’on espère réentendre au plus vite.



Laurence Varga

 

 

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