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Trois petits tours et puis s’en va...

Paris
Philharmonie
05/28/2025 -  et 13 (Morrow), 17 (New York) octobre, 17 novembre (Chicago) 2024, 5 (Roma), 11 (Donostia), 14 (Barcelona), 25 (Philadelphia) février, 24 (Essen), 26 (Hamburg) mai, 27 juin (Katonah), 1er (Winona), 19 (Αθήνα), 23 (Verbier) juillet 2025
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sonate pour piano en ut dièse mineur, opus 80 – La Belle au bois dormant (Suite), opus 66a (arrangement Mikhaïl Pletnev)
Frédéric Chopin : Valses en mi majeur, en fa mineur, opus 70 n° 2, en la bémol majeur, opus 64 n° 3, en ré bémol majeur, opus 64 n° 1, en la mineur, opus 34 n° 2, et en mi mineur
Samuel Barber : Sonate pour piano en mi bémol mineur, opus 26

Daniil Trifonov (piano)


D. Trifonov (© Dario Acosta/Deutsche Grammophon)


Qu’on nous pardonne de ne pas courir à l’essentiel ! Un récital de piano, particulièrement celui d’une vedette internationale du clavier, cela peut être pour certains la performance, la démonstration de virtuosité, le glamour de l’interprète ou bien d’autres aspects éloignés du cœur même de la musique. Pour d’autres dont nous sommes, le concert est un tout, un cérémonial au cœur duquel l’émotion créée par la musique est primordiale, mais cérémonial incluant une communion avec l’interprète. Et dans lequel sa présentation est une des composantes de la cérémonie.


Daniil Trifonov, que l’on a vu débuter auréolé de ses succès aux concours Chopin, Rubinstein et surtout Tchaïkovski il y a une quinzaine d’année, à Paris, Verbier et bien d’autres hauts lieux de la musique, a progressivement quitté l’image de jeune homme russe sage pour arborer aujourd’hui un look plus sauvage. Cheveux longs non soignés, barbe hirsute, démarche flegmatique et tenue désinvolte. Est‑ce parce que ce concert à la Philharmonie de Paris archipleine est une étape de plus dans une tournée gigantesque avec le même programme de la saison qu’il nous a donné l’impression de ne pas vraiment avoir l’air d’être content d’y être, saluant toute la salle en une seule pirouette, visage fermé, courant de la coulisse au piano pour s’y précipiter et jouer son programme le plus vite possible ? Après une soirée passée la veille avec le si chaleureux pianiste espagnol Javier Perianes, qui semblait si heureux d’offrir à un public clairsemé un des plus beaux récitals de la saison, on peut parler de douche froide...


Pour l’essentiel, le programme de Daniil Trifonov est de ceux qui prétendent mettre en miroir des œuvres qui n’ont pas grand‑chose à voir les unes avec les autres. Pourquoi pas ? La Sonate en ut dièse mineur de Tchaïkovski comporte moins de longueurs que la seconde dite « Grande » (même si son créateur Alexandre Siloti en avait coupé des pans entiers) et son Andante est admirable. Trifonov en exécute les trois autres mouvements avec une telle énergie brutale que l’on n’en sort pas convaincu de son intérêt. Ajoutons que la réverbération du piano ne nous a jamais semblé aussi intense dans cette salle, créant des phénomènes de bouillie sonore dans les passages les plus précipités.


Six Valses de Chopin enchaînées, détendant l’atmosphère, nous ont permis de retrouver le jeu coloré et nuancé que l’on a admiré chez Trifonov à ses débuts, même si on a souvent frémi au manque de simplicité de certaines options rythmiques. La Sonate de Barber, créée à Cuba par Vladimir Horowitz, est une œuvre qui aimante les amateurs de piano. Yuja Wang l’a jouée avec beaucoup plus de couleurs et de nuances sur la même scène il y a juste un an, même si Trifonov n’a certes fait qu’une bouchée de ses grandes difficultés techniques.


Merveilleusement réalisé par Mikhaïl Pletnev, l’arrangement de la Suite de La Belle au bois dormant de Tchaïkovski faisait revivre pendant une demi‑heure aux amateurs de ballet l’essentiel de ce chef‑d’œuvre de l’art russe. Trifonov le parcourt sans sembler en humer les parfums, ni faire vouloir revivre ces personnages de contes de fées. La virtuosité était au rendez‑vous, l’émotion restée ailleurs...


Le site de Daniil Trifonov



Olivier Brunel

 

 

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