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Coup de maître

Bruxelles
La Monnaie
06/04/2002 -  et les 7, 9*, 11, 15, 18, 20, 23, 25, 27 et 30 juin 2002
Hector Berlioz: La Damnation de Faust
Jonas Kaufmann / William Joyner (les 11, 20 et 25) (Faust), José Van Dam (Méphistophélès), Susan Graham (Marguerite), Henry Waddington (Brander),
Roland Aeschlimann (Mise en scène, Décors, Costumes et Eclairages), Renato Balsadonna (Chef des choeurs),
Choeur et Orchestre Symphonique de la Monnaie, Antonio Pappano (Direction musicale)
Nouvelle Production du Théâtre Royal de la Monnaie

Pour terminer une saison particulièrement réussie, aussi bien dans la diversité de la programmation que dans le résultat artistique des œuvres proposées, le Théâtre Royal de la Monnaie prend un certain risque en confiant la mise en scène à un décorateur et costumier hors pair qui a fait ses preuves à maintes reprises (tout récemment dans l’ Orfeo de Monteverdi vue par Trisha Brown) mais qui s’attaque à l'un des plus difficiles ouvrages du répertoire. Heureusement, Roland Aeschlimann révèle des qualités de dramaturge qui permettent une lecture inédite et émouvante de La Damnation de Faust.
Pour Aeschlimann, Faust est un double de Berlioz, auteur non seulement de la musique mais aussi du livret (dénommé justement «poème »), en panne non pas de jeunesse, mais d’inspiration que Méphistophélès et Marguerite vont permettre de raviver. Le décor, volontairement sobre, associe des symboles facilement identifiables à chaque personnage : un crayon rouge pour Faust, une contrebasse pour Méphistophélès, un ballon pour Marguerite, sans que le procédé soit trop lourd, grâce à une direction d’acteurs souple et authentique, une maîtrise stupéfiante des éclairages, aboutissant à une succession de magnifiques tableaux sans cesse en situation, en accord avec une partition (la musique et les mots intimement liés) complexe, ambiguë.
La réussite n’aurait pu être totale sans une adéquation musicale à ce concept. Or Antonio Pappano, pour sa dernière production en tant que directeur musical de la Monnaie, trouve le ton juste et l’équilibre entre l’éclat des scènes héroïques et l’intimisme exigé par d’autres moments. Jonas Kaufmann est l’incarnation physique du héros romantique que la mise en scène impose et surmonte presque toutes les difficultés du rôle de Faust, mis à part les périlleux aigus de la troisième partie. José Van Dam conserve malgré le temps qui passe cette autorité vocale d’un formidable impact, le style demeurant par ailleurs un modèle. Susan Graham vibre d’une émotion bouleversante, la voix parfaitement à l’aise dans la tessiture de Marguerite qui met en avant la beauté du timbre et la souplesse du phrasé.
Rendons enfin hommage aux chœurs de la Monnaie particulièrement sollicités dans cette œuvre, parfaitement en situation scéniquement et vocalement grâce à leur préparation par Renato Balsadonna et leur adhésion au travail de Roland Aeschlimann qui, pour sa première mise en scène, réussit un coup de maître.



Christophe Vetter

 

 

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