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Eschenbach en force

Paris
Salle Pleyel
06/20/2002 -  
Anton Webern : Six pièces, opus 6
Witold Lutoslawski : Chantefleurs et chantefables
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 6 «Pathétique», opus 74

Dawn Upshaw (soprano), Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


Dernier concert de sa saison avec l’Orchestre de Paris pour Christoph Eschenbach, avec un programme dont la cohérence n’était pas évidente, sinon le plaisir de jouer des partitions qui mettent magnifiquement en valeur à la fois les différents pupitres et la qualité de jeu collectif des musiciens.


Retardé par les aléas d’un métro récalcitrant, je n’ai malheureusement pu goûter aux Six pièces opus 6 de Webern que devant l’écran de télévision qui retransmet un plan fixe de la scène et un son d’ordinaire satisfaisant, mais beaucoup trop lointain, en l’espèce, pour profiter de la subtilité de l’écriture de ces pièces. On aura néanmoins pu relever qu’Eschenbach fait durer le plaisir, comme pour mieux extraire la substantifique moelle de cette musique, notamment dans la fameuse quatrième pièce, prise dans un tempo extrêmement lent.


Déjà donné en début d’année à Radio France par Ruth Ziesak et Myung-Whun Chung (voir ici), Chantefleurs et chantefables de Lutoslawski est décidément à l’honneur. Illustrant l’intensité des affinités du compositeur polonais avec la poésie française, ce cycle tour à tour léger et rêveur semble avoir été écrit pour Dawn Upshaw, qui l’a d’ailleurs enregistré sous la direction de Salonen (Sony) et le chante par coeur, égale à elle-même, avec élan, conviction, grâce, humour et, somme toute, une diction claire à défaut d’un accent toujours approprié. L’orchestre, attentif et contrôlé, paraît en parfois presque en retrait tant elle sait occuper le devant de la scène.


A la tête d’une formation renforcée (soixante cordes, bois par deux, avec même une clarinette basse pour jouer les dernières notes ppp confiées, d’ordinaire à la clarinette, avant l’irruption du développement du premier mouvement), Eschenbach conclut avec une Symphonie pathétique de Tchaïkovski indéniablement puissante, spectaculaire et brillante. Donnant une interprétation distendue par de fortes variations de tempo, des silences et des points d’orgue interminables, le chef n’hésite à forcer sur l’expression et sur les effets. Mettant en valeur la démesure et l’orchestration berlioziennes de l’œuvre, cette lecture au premier degré réussit tout particulièrement à un allegro molto vivace pétaradant, où l’orchestre s’en donne à cœur joie.



Simon Corley

 

 

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