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Wonderful Town

Bordeaux
Palais des Sports
06/12/2002 -  06/13/2002
Leonard Bernstein: Candide, suite symphonique, On the waterfront
Paul Dukas: L'apprenti sorcier,scherzo symphonique
Jacques Offenbach/Manuel Rosenthal: La gaiété parisienne, extraits

Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, Yutaka Sado (direction).

Broadway in Garonna! A priori, l’on pouvait nourrir une crainte légitime, vu le rassemblement hétéroclite d’œuvres si disparates. Ces préjugés s’envolèrent comme la plume au vent, grâce à l’ébouriffante leçon d’orchestre de Yutaka Sado, même s’il fallut déplorer une irritante déprogrammation. En effet, était initialement prévu, entre autres, le poème symphonique de Webern Im Sommerwind, élégie pastorale à l’onirisme exarcerbé, un hymne naturaliste aussi coloré qu’Idyll de Délius, et donné en première partie de la création du Pélleas et Mélisande de Shoenberg.



Or devant tant de liesse, de jubilation et d’irrésistible joie de vivre, l’on ne peut que rendre les armes et s’abandonner telle Dorabella face à l’impétueux Guglielmo à l’étreinte passionnée du Maestro.

Le prolifique Lenny n’est pas le compositeur d’une seule et unique partition si emplie soit-elle d’une veine «prométhéenne» indiscutable: West Side Story, opéra urbain lyrico-social, essai musical sur le malaise d’une jeunesse des banlieues déboussolée, à la recherche désespérée d’un idéal de vie.

Après la virevoltante suite de Candide parfumée de rythmes «jazzy» endiablés, de notes badines et primesautières qui tangottent les unes avec les autres dans une cavalcade dévergondée, c’est davantage l’autre fragment symphonique On the Waterfront qui magnétise l’auditoire…Il s’agit d’une immense fresque ou arborescence aquatique, un séisme marin, ouragan sonore générant un «Tsunami» incontrôlable. A noter l’échange introductif véhément entre le piano et les timbales relayées par une invincible armada de percussions déversant une averse de stries incandescentes sur les cordes transpercées de part en part. Plus loin, c’est un Adagio délicat, d’une extase quasi angélique qui apporte une salutaire accalmie.



L’on se trouve à la lisière de plusieurs influences: Honegger avec la Troisième Symphonie dite Liturgique, Mahler, Sibélius, celui de l’énigmatique Septième, coulée torrentielle d’un seul bloc. D’autre part, certaines affinités dans la structure rythmique semblent relever du motorisme frondeur de Prokofiev en passant par Waxman, l’auteur de la musique d'«une place au soleil» ou encore Blitzstein, compositeur de Régina, opéra inondé de blues, de charleston et de gospel.



Il était ensuite réjouissant de s’enivrer avec les facétieuses péripéties de l’apprenti sorcier, ce qui permet d’admirer les dons immarcescibles de Paul Dukas. Mais pourquoi diantre ne jamais jouer Polyeucte, cette si belle ouverture du même auteur? Surtout avec un chef qui transfigure chaque rivage musical arpenté. Vivement une autre thématique américaine avec du Gershwin, du Copland voire the American Flag, la cantate fort méconnue au demeurant, de Dvorak, en l’honneur du Drapeau Américain.






Etienne Muller

 

 

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