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Qui peut le plus peut le moins

Paris
Maison de Radio France
01/13/2000 -  
Marcel Landowski : Ouverture pour un opéra imaginaire
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol mineur
Anton Bruckner : Symphonie n° 4 en mi bémol majeur, " Romantique "

Orchestre National de France, Christof Perick (direction), Nicolaï Lugansky (piano)

Après un récital donné à l’auditorium du Louvre la semaine dernière, Nicolaï Luganski interprétait ici avec L’Orchestre National de France et Christof Perick le Quatrième Concerto pour piano de Rachmaninov. Bien que redoutablement difficile, ce dernier concerto du compositeur n’est pas un faire-valoir pour son soliste. La partition est ingrate. Comme l’albatros de Baudelaire, son envergure est gigantesque et, faite pour les mouvements larges, elle demeure paralysée, clouée à terre. L’oeuvre est sans cesse interrompue, ses envolées s’embourbent. C’est sans doute cette impuissance qui parcourt tout ce Concerto qui le rend si attachant et si mystérieux.

Lugansky en est l’interprète idéal. Le jeu du pianiste est d’une sobriété et d’une assurance rares chez un interprète si jeune. Lugansky joue au raz du clavier, avec une économie de gestes qui étonne. Il aborde la partition comme avec sérénité, sans chercher à la dépasser. Il accepte avec courage de s’effacer, et son second mouvement en devient très impressionnant : le pianiste paraît réellement incapable de finir les phrases ébauchées, il abandonne sans cesse son instrument, comme par désespoir. Il joue avec franchise les hésitations de l’écriture, et son jeu est soutenu par de remarquables moyens techniques.

L’Orchestre National paraît prendre plaisir à accompagner ce soliste de qualité. Bien que le pupitre des violons soit un peu aigre et manque d’ampleur sonore, le jeu d’ensemble se tient. La Quatrième Symphonie de Bruckner est bien exécutée. Les altos s’y font, une fois n’est pas coutume, remarquer. Placés à l’extérieur du quatuor à cordes (disposition que de plus en plus de quatuors de chambre adoptent), ils gagnent en présence sonore. Pourquoi l’Orchestre National se priverait-il de mettre en valeur l’un de ses meilleurs pupitres ?



Gaëlle Plasseraud

 

 

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