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Show pour la musique contemporaine

Bruxelles
Théâtre des Martyrs
05/31/2024 -  et 2, 4, 6 juin 2024
I Hate New Music
Sarah Defrise (concept, texte, interprétation)
Natacha Kowalski (mise en scène), Johanne Saunier (chorégraphie), Jean‑Louis Bonmariage (lumières), CINE 3D (conception visuelle et projections)


(© Aurélie Ayer)


Après Sequenza III (1965) de Luciano Berio, elle interroge le public. A‑t‑il aimé cela ? Parce qu’elle, en revanche... Ainsi débute sur un ton décalé le seul-en-scène de Sarah Defrise. La soprano, pendant une heure intense et rythmée, s’amuse à déconstruire, avec un humour décalé et efficace, les clichés habituellement attachés à la musique dite contemporaine : c’est sérieux, c’est moche, c’est compliqué, ce n’est pas sexy. Et le public de rire de bon cœur. A côté du texte, vif et réjouissant, la mise en scène de Natacha Kowalski attire l’attention pour sa belle conception visuelle et ses projections, en particulier durant Stripsody (1966), l’incroyable pièce de Cathy Berberian, pleine d’onomatopées, sur laquelle se conclut ce truculent one-woman-vocal-show.


Il ne s’agit pas d’un pamphlet ou d’un procès à charge à l’encontre de la musique moderne, mais une manière légère et intelligente de tourner en dérision l’image accolée à cette dernière, et à ceux qui l’interprètent et l’écrivent, en particulier Schönberg et Boulez. A propos de compositeurs, ceux qui suivent la création musicale en Belgique auront deviné qui est le Jean‑Luc avec qui elle discute au téléphone. La maîtrise de Sarah Defrise témoigne d’une longue pratique de ce répertoire en fin de compte mal connu. La soprano excelle ainsi dans des compositions aussi étranges et expérimentales que The Wonderful Widow of Eighteen Springs (1942) de John Cage et, plus encore, PUB 2 (2000) de Georges Aperghis. Elle parvient même à susciter le trouble avec la Sonata Erotica (1919) d’Erwin Schulhoff, notamment lorsque le pupitre monte sur son pied durant le passage le plus orgasmique.


La réussite pleine et entière de ce spectacle, malgré l’une ou l’autre ficelle quelque peu facile, tient au charme, la verve, l’humour, l’autodérision, de cette talentueuse artiste qui réussit à mettre le public dans sa poche. Et il fallait bien gagner sa confiance pour concevoir et improviser une pièce collaborative et interactive, pour chœur, récitant et électronique, pour un résultat, il faut le reconnaître, épatant, en particulier le cluster à la Ligeti.


Nous ne pensions pas assister à cette coproduction du Nouvel Opéra de Fribourg, de la Monnaie et du Théâtre des Martyrs. Nous avons bien fait d’avoir changé d’avis.


Le site de Sarah Defrise



Sébastien Foucart

 

 

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