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Le Chevalier a la peau dure !

Paris
Opéra Bastille
03/21/2024 -  et 24, 26, 27, 29, 30 mars, 1er, 2*, 4, 5, 6, 9, 10, 11, 12, 13, 16, 17, 18, 19, 20, 22, 23, 24 avril 2024
Don Quichotte
Rudolf Noureev (chorégraphie, d’après Marius Petipa, et mise en scène), Ludwig Minkus/John Lanchbery (musique)
Léonore Baulac/Héloïse Bourdon/Valentine Colasante/Inès McIntosh/Hohyun Kang/Hannah O’Neill/Sae Eun Park*/Silvia Saint‑Martin/Roxane Stojanov (Kitri), Guillaume Diop/Thomas Docquir/Pablo Legasa/Germain Louvet/Hugo Marchand/Paul Marque*/Francesco Mura/Jérémy‑Loup Quer (Basilio), Milo Avêque/Mathieu Contat/Pablo Legasa/Florent Melac*/Arthus Raveau (Espada), Victoire Anquetil/Lucie Devignes/Célia Drouy/Naïs Duboscq/Roxane Stojanov*/Ida Viikinkoski (La danseuse de rue), Camille Bon/Héloïse Bourdon*/Katherine Higgins/Hohyun Kang/Roxane Stojanov/Seohoo Yun (La reine des Dryades), Inès McIntosh/Hortense Pajtler/Aubane Philbert/Silvia Saint‑Martin*/Bianca Scudamore/Koharu Yamamoto (Cupidon), Ambre Chiarcosso/Lillian Di Piazza/Célia Drouy/Clémence Gross/Inès McIntosh*/Aubane Philbert/Bianca Scudamore (La première demoiselle d’honneur), Yann Chailloux*/Cyril Chokroun/Matt Vuaflart (Don Quichotte), Baptiste Beniere/Jérémie Devilder/Fabien Revillion* (Sancho Pança), Ballet de l’Opéra national de Paris
Orchestre de l’Opéra national de Paris, Gavriel Heine (direction musicale)
Alexandre Beliaev (décors), Elena Rivkina (costumes), Philippe Albaric (lumières)


P. Marque (© Yonathan_Kellerman/Opéra national de Paris)


Printemps classique au ballet de l’Opéra national de Paris (BOP) avec deux piliers du répertoire, le Don Quichotte adapté par Rudolf Noureev de la chorégraphie de Marius Petipa en 1981 et La Fille mal gardée dans la chorégraphie humoristique et virtuose de Frederick Ashton, créée en 1960 pour le Royal Ballet de Londres et entrée au répertoire de l’Opéra en 2007. On fait confiance au nouveau directeur de la danse de l’Opéra, José Martinez, pour maintenir à un niveau optimum la fraction classique du répertoire de la compagnie quand celle qui lui a précédé avait plus soucis de promouvoir un répertoire plus contemporain.


La reprise de La Fille mal gardée a été de l’avis général une grande réussite et a même été l’occasion de la nomination d’une nouvelle danseuse étoile, Bleuenn Battistoni, qui devrait se mesurer au rôle plus conséquent de Giselle à la fin de la saison.


Force est de constater que la production du Don Quichotte de Marius Petipa adapté par Rudolf Noureev a la peau aussi dure que le Chevalier à la triste figure ! Les beaux décors d’Alexandre Beliaev ont toujours grande allure tout comme les costumes d’Elena Rivkina évoquant une Espagne traditionnelle. A quelques détails près, la mise en scène spectaculaire de Noureev, savant mélange de comédie et drame, est religieusement conservée par des maîtres de ballet et répétiteurs, qui la connaissent bien pour l’avoir longtemps jouée et dansée.


Force aussi est de dire aussi que l’appréciation du niveau de la danse dépendra beaucoup de l’observateur. Qui a vu dans ces rôles principaux d’étoiles comme dans les rôles de caractère des personnalités dont on pourrait depuis presque un demi‑siècle dresser une liste impressionnante ne jugera pas du même œil une représentation, fût‑elle dansée et jouée par les solistes choisis pour la première (la série en comportera beaucoup d’autres, notamment avec des danseurs moins élevés dans la hiérarchie du BOP), qu’un public plus jeune n’ayant pas cette expérience.


Même si le niveau de danse de cette première distribution à deux étoiles est aussi bon qu’il peut l’être aujourd’hui, ce ballet ne demande pas que l’excellence de la danse mais aussi un très grand charisme de ses protagonistes principaux et, pour les rôles de caractère, beaucoup de relief. Sae Eun Park et Paul Marque, à défaut de former un couple esthétiquement bien apparié, fonctionnent parfaitement. Elle vive, légère et très virtuose, plus petite fille mutine que femme rusée et impeccable sans être inoubliable. Lui, solide techniquement avec une légèreté aérienne mais n’ayant pas l’étoffe d’un séducteur. Ils manquent tous deux de ce charisme qui caractérise les très grands danseurs. Sae Eun Park étonne davantage à l’acte blanc, quasi en apesanteur dans le rôle de Dulcinée. Leur feu d’artifice final au III est d’un excellent niveau.


Dans les rôles de caractère, on a connu dans cette production des danseurs donnant tellement plus d’étoffe et de solidité comico-dramatique à Don Quichotte, Sancho, Gamache et au père de Kitri que l’on ne peut s’extasier devant les performances très correctes sur le plan de la danse de Yann Chailloux, Fabien Revillion, Daniel Stokes et Sébastien Bertaud mais un peu minces théâtralement, surtout sur la grande scène bastillane. Toutefois, dans les rôles secondaires, on distinguait le Gitan de Francesco Mura, l’Espada étincelant de Florent Melac, la Danseuse des rues de Roxane Stojanov et, dans l’acte blanc, le charmant Cupidon de Silvia Saint‑Martin.


Belle surprise en revanche dans la fosse, avec un orchestre très motivé et mené par le chef américain Gavriel Heine avec un soin des détails de la musique de Ludwig Minkus et une gestuelle parfois excessive.



Olivier Brunel

 

 

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