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Trio gagnant

München
Herkulessaal
12/16/2023 -  et 17, 19 décembre 2023
Wolfgang Amadeus Mozart : Idomeneo, Rè di Creta, K. 366
Andrew Staples (Idomeneo), Magdalena Kozená (Idamante), Elsa Dreisig (Elettra), Sabine Devieilhe (Ilia), Linard Vrielink (Arbace), Allan Clayton (Gran Sacerdote di Nettuno), Tareq Nazmi (La voce)
Chor des Bayerischen Rundfunks, Peter Dijkstra (chef de chœur), Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Sir Simon Rattle (direction)


L. Vrielink, A. Staples, S. Rattle, M. Kozená, E. Dreisig, S. Devieilhe (© Astrid Ackermann)


Bien que Sir Simon Rattle ait peu dirigé Les Noces de Figaro ou Don Giovanni, il a depuis longtemps une relation forte avec Idoménée, qu’il avait défendu à Glyndebourne dès les années 1980. Il a eu depuis de nombreuses fois l’occasion de le remonter, en particulier avec l’Orchestre philharmonique de Berlin en 2003, et c’est bien naturellement qu’il l’a programmé pour plusieurs soirées avec son nouvel ensemble dans la ville même où cet opéra a été donné pour la première fois.


Pour cette occasion, on retrouve les options baroques que le chef anglais pratique depuis longtemps : très faible vibrato des cordes, tempi plutôt animés et une certaine recherche de théâtralité et d’expression. On découvre surtout quantité de détails qui montrent la familiarité que Rattle a de cette œuvre et sa richesse. Enfin, on se surprend à entendre un Mozart qui, dans le traitement des chœurs, anticipe ce qu’il va donner dans La Flûte Enchantée ou ce que Beethoven fera dans Fidelio.


La distribution est un peu inégale. Linard Vrielink n’est pas à son aise dans les coloratures tandis que dans le rôle‑titre, Andrew Staples a une émission un peu nasale dans les récitatifs mais il révèle ton talent dans l’air si redoutable « Fuor del mar ». C’est une distribution de luxe qui nous permet d’entendre Allan Clayton, remplaçant Liam Bonthrone, et Tareq Nazmi dans les petits rôles du Prêtre et de la Voix de Neptune.


Mais ce sont avant tout les trois rôles féminins qui impressionnent. Magdalena Kozená livre une superbe interprétation, intense et très fouillée, dans le rôle d’Idamante. Sabine Devieilhe a une voix très concentrée avec beaucoup d’expression dans les récitatifs. Elsa Dreisig, précédemment la Comtesse dans la production des Noces de Figaro au Staatsoper, démontre une nouvelle fois son talent avec une Elettra très dramatique qui, comme c’est si souvent le cas, impressionne dans son air final. Comme cela doit être le cas avec Mozart, les ensembles sont réalisés avec beaucoup de soin. Le duo entre Idamante et Ilia est parfaitement équilibré et très musical. Le quatuor « Andrò ramingo e solo » permet d’apprécier comment les chanteurs maintiennent une longue ligne musicale dans des nuances modérées.


Les mélomanes pourront entendre l’année prochaine Elsa Dreisig dans le reprise du Triptyque tandis que Sabine Devieilhe chantera Mélisande. Quant à Allan Clayton et Sir Simon Rattle, ils seront ce lundi de retour à la Herkulessaal pour l’adaptation que Hans Zender a faite du Voyage d’hiver de Schubert avec l’Académie de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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