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Bohème Djeune

Innsbruck
Tiroler Landestheater
11/18/2023 -  et 26 novembre, 1er, 10, 14, 26, 28 décembre 2023, 7, 10, 12, 27 janvier, 2, 8, 18 février, 2 mars 2024
Giacomo Puccini : La bohème
Marie Smolka (Mimi), Annina Wachter (Musetta), Attilio Glaser (Rodolfo), Nikita Vorochenko (Marcello), Jacob Philipps (Schaunard), Oliver Sailer (Colline), Sascha Zarrabi (Alcindoro), Ivan Yesid Benitez-Fernandez (Parpignol), Seongchan Bahk (Benoît)
Chor und Kinderchor des Tiroler Landestheaters Innsbruck, Michel Roberge (chef des chœurs), Tiroler Symphonieorchester Innsbruck, Gerrit Priessnitz (direction musicale)
Anna Bernreitner (mise en scène), Hannah Oellinger, Manfred Rainer (décors, costumes), Katharina Duda, Alena Pardatscher (dramaturgie)


A. Glaser, M. Smolka (© Birgit Gufler)


La Bohème n’est pas un opéra « de concep  ». C’est une œuvre qui demande de respecter les personnages et de leur laisser exprimer une palette d’émotions intenses : amour, jalousie, regrets... La tentation est forte cependant pour les metteurs en scène de chercher à faire quelque chose d’original dans le seul but d’être différent.


C’est hélas l’option retenue par Anna Bernreitner dans cette production innsbruckoise. L’œuvre est donnée de nos jours avec des clins d’œil un peu démagogues : Benoît arrive en survêtement, les bohèmes « croonent » autour de micros et fument régulièrement ce qui ressemble plus à des joints que des cigarettes. Leurs costumes sont de couleurs fluos très criards contrastant avec le gris de la tenue de Mimi.


Comme dans la fameuse Traviata salzbourgeoise de Willy Decker ou la récente production de Macbeth de Krzysztof Warlikowski, les héroïnes apprennent dès le début qu’elles sont souffrantes et ne seront plus de ce monde à la fin de l’œuvre. Deux horloges dissymétriques nous le rappellent, le temps ne s’arrêtant que lors des passages les plus heureux. Affublé d’une tenue rose fluorescente, le tambour-major, qui symbolise la mort, virevolte continuellement et emporte Mimi à la fin. Tout cela manque un peu de subtilité... et de beaucoup d’émotion.


La partie musicale est un peu inégale. Après quelques petits accrocs aux cuivres dans le premier acte, l’orchestre, sous la direction de Gerrit Priessnitz, accompagne avec soin les chanteurs. Mention particulière pour le chœur d’enfants du Théâtre, qui se débrouille vraiment bien dans une partie plus délicate que cela ne paraît.


Ancienne Musette, Marie Smolka manque un peu de volume dans le rôle plus lourd de Mimi, en particulier au troisième acte. La Ninette et le Pantalon du récent Amour des trois oranges sont ici respectivement Musette et Marcello. Tous deux ont une réelle présence scénique mais devraient travailler une projection un peu trop serrée et retenue, ce qui ne permet pas de phraser à l’italienne. Par opposition, à leurs côtés, Jacob Philipps est en revanche un superbe Schaunard très idiomatique. Et la scène de chez Momus, où les phrases musicales passent d’un chanteur à un autre, est assez équilibrée et réussie.


Mais la révélation de la soirée est le Rodolfo d’Attilio Glaser. Le chanteur italo-allemand a vraiment la dimension du rôle. Il a une superbe voix de ténor avec des aigus très sûrs qu’un Kaufmann a eus à ses débuts mais n’a plus complétement aujourd’hui. Il a pour lui un beau phrasé et est très crédible sur scène. Il est membre de la troupe du Deutsche Oper de Berlin et a déjà chanté aussi bien à Bayreuth qu’à Toulouse dans la partie de ténor du Chant de la terre de Mahler.


Marie Smolka et Jacob Philipps seront Comtesse et Comte dans la future production des Noces de Figaro. Quant à Attilio Glaser, voici un nom à retenir et je vous encourage à aller l’entendre dès que vous en aurez la possibilité.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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