About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Un arrangement pour les gens pressés

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
12/03/2023 -  
Richard Wagner : Tristan und Isolde (arrangement Henk de Vlieger)
Michael Welnius (Tristan), Miina-Liisa Värelä (Isolde), Barbara Koselj (Brangäne), Florestan Bataillie (narrateur)
Belgian National Orchestra, Antony Hermus (direction)


A. Hermus (© Marco Borggreve)


Ce concert dominical permet de découvrir Antony Hermus, le chef principal du Belgian National Orchestra depuis la saison dernière, dans un autre répertoire : l’opéra. Sous sa direction, la Huitième Symphonie de Chostakovitch nous avait impressionné en octobre, et cela est encore le cas cet après‑midi. Cet arrangement de Tristan et Isolde témoigne du travail de fond effectué par ce musicien, dont l’entente avec l’orchestre paraît excellente. Ce dernier sonne avec plénitude et avec une cohésion qui ne peuvent s’obtenir qu’avec du talent et de la persévérance. Le chef s’emploie manifestement à élaborer un son beau et riche, et il y a beaucoup à admirer, entre la tenue des cordes, l’assurance des cors, la justesse des percussions, la finesse des bois, notamment, bien sûr, le cor anglais dans le prélude du troisième acte, pas d’une perfection absolue, du moins au début, pour autant que ce soit possible, mais d’une expressivité incontestablement juste.


Voilà qui donne envie d’entendre cet orchestre dans un opéra en entier. C’est qu’il s’agit, en effet, d’un arrangement d’un peu plus de soixante‑dix minutes effectué par Henk de Vlieger, qui se concentre surtout sur le deuxième acte, sans négliger bien sûr le Prélude du premier, celui du troisième, la mort d’Isolde aussi naturellement. L’adaptation ne conserve que trois personnages, les rôles‑titres et Brangäne, tandis qu’un narrateur, Florestan Bataillie, intervient deux fois pour narrer l’action, en alternant le néerlandais et le français, interventions dont la nécessité prête vraiment à discussion. Cette réduction retient donc l’essentiel, sans totalement convaincre de l’intérêt de la démarche. Antony Hermus, en tout cas, semble y croire, et en délivre une exécution profonde, aux tempi évidents, ni trop lents, ni trop rapides, toujours tournés vers le drame, la narration, avec une attention portée à la clarté.


A cause d’une voix modérément puissante et d’un timbre terne, Michael Welnius peine à exister en Tristan. Il ne paraît toutefois pas à court de souffle et soigne le phrasé mais il doit se contenter surtout de son duo du deuxième acte, l’arrangeur ne retenant rien du troisième pour ce personnage. L’Isolde de Miina‑Liisa Värelä séduit davantage par un timbre plus attrayant, un chant plus solide, des nuances mieux marquée, une expressivité plus nette. Placée en hauteur, pour un rendu sonore assez réussi, Barbara Koselj excelle en Brangäne, dont les interventions produisent un effet immédiat. Nous aurions vraiment aimé entendre l’opéra en entier, avec le même orchestre, le même chef et des chanteurs supplémentaires du même calibre. Cela aurait été un après‑midi – et un début de soirée – inoubliables !



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com