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Lozakovich puissance 2

Monaco
Monte-Carlo (Auditorium Rainier III)
12/03/2023 -  
Charles Gounod : Symphonie n° 1 en ré majeur
Camille Saint-Saëns : Concerto pour violon n° 3 en si mineur, opus 61
Georges Bizet : Symphonie en ut

Daniel Lozakovich (violon)
Orchestre philharmonique de Monte‑Carlo, Kazuki Yamada (direction)


K. Yamada, D. Lozakovich (© André Peyrègne)


Le concert du Philharmonique de Monte-Carlo devait être entièrement consacré à Ravel, avec, notamment, les deux concertos interprétés par le pianiste argentin Nelson Goerner. Celui-ci étant souffrant, le programme a été totalement modifié avec, en soliste le violoniste Daniel Lozakovich. A la place de Ravel, on eut droit à la Première Symphonie de Gounod, à la Symphonie en ut de Bizet et au Troisième Concerto pour violon de Saint‑Saëns.


Daniel Lozakovich est un chouchou du public monégasque. Il avait été la saison dernière soliste en résidence de l’orchestre – le plus jeune dans l’histoire de cet orchestre, il avait 21 ans l’an dernier. Est‑ce pour faire oublier le pianiste qu’il remplaçait ? il se surpassa. On eut droit à un Lozakovich puissance 2. Ce soliste surdoué à allure de grand enfant sage était déjà si éblouissant l’an dernier qu’on le pensait au sommet de son art. On se trompait : il nous a semblé encore plus extraordinaire cette année, par sa finesse de jeu, la fluidité de sa virtuosité, son intensité sonore, la majesté de ses phrasés. Il a mis la salle debout. Il nous gratifia en bis d’une sonate d’Ysaÿe et d’une version inattendue, pour violon solo, toute en tendresse, des... Feuilles mortes de Joseph Kosma.


Sur les deux symphonies au programme on connaissait, bien sûr, celle de Bizet – ce joyau composé à l’âge de 17 ans par un Mozart français. Mais on découvrait celle de Gounod. Elle n’est jamais jouée. C’est elle qui, paraît‑il, inspira Bizet pour écrire la sienne. On dirait du Haydn. Gounod qui avait 36 ans lorsqu’il la composa, ne faisait pas encore preuve de cette personnalité qui exploserait trois ans plus tard lorsqu’il s’attaquerait à Faust. En matière symphonique Bizet à 17 ans est plus brillant et original que Gounod à 36.


L’orchestre monégasque a défendu les deux symphonies avec la même énergie et le même brio sous la direction de Kazuki Yamada. Montées à la hâte pour sauver le concert, elles devront toutefois être reprises en détail lorsqu’elles seront enregistrées au printemps prochain, en compagnie de la Seconde Symphonie de Gounod. On sait à quel point le hautbois est sollicité dans la symphonie de Bizet. Cet instrument vibra bien joliment entre les lèvres de Matthieu Bloch.


Et c’est ainsi, qu’au bout du compte, on oublia Ravel...



André Peyrègne

 

 

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