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Un bain (romain) de bonne humeur...

Paris
Lido 2 Paris
12/01/2023 -  et 2, 3*, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 36, 27, 28, 29, 30, 31 décembre 2023, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 34, 25, 26, 27, 28, 30, 31 janvier, 1er, 2, 3, 4 février 2024
Stephen Sondheim : A Funny Thing Happened on the Way to the Forum
Rufus Hound (Pseudolus), Andrew Pepper (Hysterium), Patrick Ryecart (Senex), Martyn Ellis (Marcus Lycus), David Rintoul (Erronius), John Owen‑Jones (Miles Gloriosus), Valérie Gabail (Domina), Josh St Clair (Hero), Neima Naouri (Philia)
Orchestre du Lido 2 Paris, Gareth Valentine (direction musicale)
Cal McCrystal (metteur en scène), Tim Hatley (scénographe), Carrie‑Anne Ingrouille (chorégraphe), takis (costumier), Giuseppe di Iorio (créateur lumières), Unisson Design (créateur son)


(© Julien Benhamou)


Réouverture dans la bonne humeur, la qualité théâtrale et musicale et un cadre somptueusement rénové pour la vraie première saison du Lido 2 qui, sous la direction de Jean‑Luc Choplin, avait entrouvert ses portes l’an dernier avec un Cabaret mémorable.


Pour le cadre, on a bien heureusement gardé la structure originale avec le parterre sur trois niveaux en petites tables pour quatre spectateurs, si conviviales, et le balcon en amphithéâtre. Les coursives, l’entrée, les foyers ont été splendidement redécorés avec un grand luxe art déco de dorures et de teintes rouges qui invitent à la fête. Les musiciens sont toujours dans deux loges latérales, plus à l’aise semble‑t‑il que l’an dernier, et la grande scène centrale et son plancher mobile permettent au spectacle de se prolonger au plus près des spectateurs.


Et de la proximité, il en faut pour redonner vie au tout premier opus de Stephen Sondheim, créé en 1962 à New York, qui fut un immense succès en son temps mais depuis tombé dans l’oubli. Car il s’agit d’un vaudeville et les portes des trois pavillons multicolores qui servent de décor à la pièce (scénographie de Tim Hatley) claquent plus d’une fois, comme fusent les clins d’œil à l’adresse du public souvent pris à partie. Cal McCrystal a mis en scène ce farfelu pastiche de l’Antiquité romaine sur un mode délirant avec un tact parfait, non que le sujet – un esclave romain faisant tout pour s’affranchir de sa condition – inspiré de farces de Plaute soit fragile, mais le moindre excès non contrôlé peut avoir l’effet inverse. Or tout est merveilleusement dosé dans cette réalisation, on rit de bon cœur tout au long de ce spectacle hilarant à souhait et on se régale de la musique de Sondheim qui, même s’il a eu des réussites plus marquantes par la suite, signait là un coup de maître tant pour l’orchestration que pour la beauté des chansons, parfaitement mises en valeur par le chef d’orchestre et arrangeur Gareth Valentine (orchestrations additionnelles de Larry Blank).


La distribution, presque entièrement britannique, est éblouissante. Elle comporte quelques stars de la comédie musicale comme Rufus Hound (Pseudolus), Patrick Ryecart (Senex) mais surtout celui qui fut Phantom of the Opera dans le monde entier et un des plus célèbres Jean Valjean des Misérables, Martyn Ellis, dans le rôle le plus caricatural de la pièce, le capitaine Miles Gloriosus. Mais aussi d’excellents comédiens chanteurs plus jeunes : en Domina, la soprano française Valérie Gabail dans une vraie caricature de diva et pour le rôle de jeune première de Philia, Neima Naouri, fille de Natalie Dessay, pour des débuts français fracassants.


La chorégraphie incessante de Carrie-Anne Ingrouille anime magnifiquement cette pièce si atypique, dont la version théâtrale pure se serait suffi à elle‑même si Stephen Sondheim n’avait été pressenti pour la mettre en musique et inventer quelques tubes dont il a le secret, comme « Comedy Tonight », « Everybody Ought to Have a Maid » et « Lovely ».



Olivier Brunel

 

 

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