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La chambre des dames

Paris
Maison de Radio France
04/28/2002 -  

Louise Farrenc : Nonette, op. 38
Amy Beach : Quintette avec piano, op. 67


Quintette Moraguès : Michel Moraguès (flûte), David Walter (hautbois), Patrick Vilaire (basson), Pierre Moraguès (cor) - Alessandro Carbonare (clarinette) - Quatuor Ysaÿe : Guillame Sutre, Luc-Marie Aguera (violon), Miguel da Silva (alto), François Salque (violoncelle) - Vincent Pasquier (contrebasse) - Alexandre Paley (piano)

Dans le cadre du week-end « Figures de femmes » à Radio France, un ensemble exclusivement masculin démontre que derrière les noms plus célèbres de Fanny Mendelssohn, Clara Schumann ou Augusta Holmès, d’autres femmes compositeurs méritent encore d’être découvertes.


Louise Farrenc (1804-1875), élève de Reicha et brillante pianiste, est sortie d’un long oubli grâce à la récente édition discographique de ses trois symphonies. Son Nonette en mi bémol (pour flûte, hautbois, clarinette, basson, cor, violon, alto, violoncelle et contrebasse, 1849), qui lui valut une certaine célébrité en raison de la participation du violoniste Josef Joachim lors de sa création, s’inscrit dans la tradition des musiques écrites pour des formations comparables par Beethoven, Spohr ou Reicha. Précédé d’une introduction lente, l’allegro initial, donné avec la reprise, présente des thèmes sans doute un peu convenus, mais un développement concis et bien mené, avec une cadence confiée au violon à la fin de la réexposition. Le deuxième mouvement est un andante con moto suivi de cinq variations, avec une variation mineure en quatrième position. Le scherzo, introduit par les pizzicati inquiétants du violon et du violoncelle, est peut-être le moment le plus original de ce Nonette, avec sa tonalité mineure qui contraste fort classiquement avec un trio en majeur. L’allegro final, également précédé d’une introduction lente, paraît ensuite moins convaincant, même s’il conclut avec brio.


Formée à Boston, Amy Beach (1867-1944), elle aussi pianiste virtuose, fut la première femme à accéder au statut de compositeur dans son pays. Son Quintette avec piano en fa dièse mineur (1907) trahit une forte personnalité. Le modèle reste Brahms, mais un Brahms qui aurait entre temps rencontré Rachmaninov, avec une riche écriture pianistique, dense et chromatique, et un discours entrecoupé de formidables emportements. L’adagio initial s’ouvre par un motif simple, qui réapparaîtra tout au long du mouvement et à la fin de l’œuvre, consistant une note tenue par les cordes autour de laquelle le piano énonce, sur un mode interrogatif, une série de lents arpèges ascendants. Le mouvement, devenu allegro moderato, conserve le plus souvent une tonalité sombre. Suivent une romance, marquée adagio espressivo mais qui s’anime en son centre, et un allegro agitato dont les épisodes successifs, y compris un développement fugué, laissent la place à une vigoureuse conclusion en majeur.



Simon Corley

 

 

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