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Les femmes en vedette à Radio France

Paris
Maison de Radio France
04/26/2002 -  

Maurice Ravel : Schéhérazade, ouverture de fantaisie
Graciane Finzi : Concerto pour violoncelle, « Errance dans la nuit » (création)
Heinz Tiessen : Salammbô, op. 34 (création française)
Betsy Jolas : Tales of a summer sea


Gary Hoffman (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Pascale Rophé (direction)


Deux figures mythiques - Schéhérazade et Salammbô - et deux figures contemporaines - Graciane Finzi et Betsy Jolas - pour ce premier concert du week-end « Figures de femmes » préparé par Radio France, qui proposait un total de onze manifestations en trois jours, couvrant un vaste champ esthétique, de Hildegard von Bingen au fado en passant par le jazz et les traditions populaires.


Figures mythiques


Première partition orchestrale de Ravel, Schéhérazade, sous-titrée « ouverture de féérie », n’est pas souvent à l’affiche. Derrière une trame orientaliste (et quelque peu décousue), qui semble parfois directement issue de la suite symphonique éponyme de Rimski-Korsakov, perce déjà un second degré et, surtout, un sens de l’orchestration bien raveliens. Pascal Rophé, à la tête de l’Orchestre philharmonique de Radio France, en donne une lecture à la fois carrée et rutilante.


Bien malin qui pourra dire à quand remonte la dernière exécution à Paris d’une œuvre de Heinz Tiessen (1889-1971). Son ballet Salammbô (1923), antérieur de seulement deux ans à la musique écrite par Florent Schmitt pour le film de Pierre Marodon, s’inscrit parfaitement dans l’esthétique du Sacre du printemps et dans la frénésie des compositeurs « sauvages » des années 1920 (Hindemith, Prokofiev, Schulhoff) : en effet, le quart d’heure de musique qu’offre la suite (en deux parties) qui en a été tirée fait se succéder rythmes obsédants, mélodies lancinantes et percussions actives, avec orchestre riche et coloré.


Figures contemporaines


Donné en création par Gary Hoffman, le (second) Concerto pour violoncelle de Graciane Finzi est sous-titré Errance dans la nuit. L’instrument soliste, traité de façon traditionnelle et le plus souvent lyrique, tient un rôle prépondérant, peu concertant, au sens propre du terme, l’orchestre se contentant généralement de commenter et de prolonger le monologue, quasi improvisé, du violoncelle. D’un seul tenant et d’une durée de vingt et une minutes, les atmosphères successives - sombre, méditative, inquiète, rêveuse, menaçante, apaisée, violente, extatique, anxieuse - rendent bien compte du cheminement irrationnel évoqué par le titre, plus que d’une description, à la manière de Bartok, de la nuit et de ses sortilèges.


Dédié au compositeur et chef américain Gunther Schuller, qui en assura la création en 1977, Tales of the summer sea (Contes de la mer d’été) de Betsy Jolas suscite nécessairement, par son titre, un rapprochement avec La Mer de Debussy. De fait, ces quatorze minutes sont dans l’esprit de Jeux de vagues… revu par Varèse, tant l’orchestre, à la fois virtuose, poétique et sensuel, est insaisissable, les percussions ponctuant presque sans cesse les à-coups de ce paysage sonore perpétuellement en mouvement.


Ce concert sera diffusé sur France-Musiques le lundi 29 avril à 20 heures.



Simon Corley

 

 

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