About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Puissance et profondeur

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
10/06/2023 -  
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 8, opus 65
Belgian National Orchestra, Antony Hermus (direction)


A. Hermus (© Marco Borggreve)


Dimanche passé, l’Orchestre symphonique de la Monnaie nous avait impressionné dans la Deuxième Symphonie de Mahler. L’autre formation fédérale se préparait à une autre symphonie d’envergure, la Huitième Symphonie (1943) de Chostakovitch, pour un concert tout aussi réussi.


Comme celui de la Monnaie dans la Résurrection, le Belgian National Orchestra et son chef ne négligent aucun aspect de cette œuvre qui exprime la terreur, la tristesse, la souffrance et le deuil de manière tellement spectaculaire. Le public acclame, sans toutefois accorder d’ovation debout, une exécution puissante, qui ne paraît ni lourde, ni saturée pour autant, mais aussi profonde, avec juste ce qu’il faut de mordant et d’ironie. Les montées en puissance ne manquent pas d’impressionner, tandis que les transitions paraissent parfaitement nettes, voire tranchantes.


La précision de la mise en place et le dosage tant de la dynamique que du rythme confèrent à cette musique suffisamment de clarté pour en apprécier les détails. Le chef néerlandais, qui réussit tout particulièrement les passages les plus attendus, en particulier dans le premier mouvement, chef‑d’œuvre à lui tout seul, peut compter sur la discipline d’un orchestre concerné. Les cuivres, surtout les trompettes, accomplissent une saisissante prestation, tandis que le charismatique timbalier, impeccable dans les moments décisifs, attire souvent l’attention. Dans le premier mouvement, la longue complainte du cor anglais suscite une grande émotion et révèle un soliste épatant. Les cordes les plus graves délivrent de sonorités fort évocatrices, mais il faut aussi saluer l’apport considérable des violons. Deux sonneries de téléphone portable, véritable plaie de notre époque, retentissent, et malheureusement pas dans les passages les plus forts.


L’orchestre national a repris cette symphonie le dimanche suivant, à 15 heures, cette fois avec le Troisième Concerto pour violon de Saint‑Saëns en première partie, avec Lorenzo Gatto en soliste, que nous aurions bien aimé entendre aussi ce vendredi. Ce concert convainc en tout cas de l’excellente tenue de l’orchestre et révèle les compétences et la sensibilité de son chef principal qu’il sera intéressant de retrouver dans des extraits de Tristan et Isolde le 3 décembre et lors du concert du Nouvel An.


Le site du Belgian National Orchestra



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com