About us / Contact

The Classical Music Network

Cahors

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

A Lot of Festivals

Cahors
Eglise Saint-Barthélemy
08/07/2023 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sérénade n° 13 « Eine kleine Nachtmusik », K. 525
Edvard Grieg : Suite « Fra Holbergs tid », opus 40
Samuel Barber : Adagio, opus 11
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade pour cordes, opus 48

Orchestre du festival ClassiCahors, Guillaume Chilemme (premier violon et direction)




Le Lot est riche de bien de bonnes choses, notamment de festivals estivaux, auxquels ClassiCahors est venu s’ajouter en 2016. Pour la huitième édition, du 21 juillet au 7 août, l’organiste Emmanuel Pélaprat, directeur artistique, a invité des artistes aussi remarquables que Marie‑Laure Garnier, Théotime Langlois de Swarte, Lucienne Renaudin Vary, Saskia Lethiec et Jérôme Granjon, Ophélie Gaillard et Sandrine Chatron tout en programmant également les orchestres du Capitole de Toulouse et de l’Opéra royal de Versailles et un concert-lecture « Colette et la musique »


L’association qui porte le festival affiche en outre d’importantes ambitions discographiques, avec six parutions échelonnées entre décembre 2023 et mai 2024, autour de la musique de chambre de Saint‑Saëns et des œuvres de Cesare Galeotti (1872‑1929). Enfin, ClassiCahors est animé par une forte préoccupation pédagogique. En plus de la deuxième académie chorale dirigée par Michel Piquemal, il faut désormais compter, la dernière semaine, avec une académie de musique de chambre et d’orchestre de chambre confiée aux membres du Quatuor Dutilleux – les violonistes Guillaume Chilemme et Matthieu Handtschoewercker, l’altiste David Gaillard et le violoncelliste Thomas Duran. Dans ce cadre, dix‑huit musiciens (huit violonistes, cinq altistes, quatre violoncellistes et une contrebassiste) de profils divers (étudiants en conservatoire ou déjà membres de formations symphoniques) ont bénéficié chaque jour d’un cours (en quatuor ou en formation de chambre) et d’une répétition.



(© Thibaud Galvan)


Répétitions, car sous la direction de Guillaume Chilemme depuis son violon, les « académiciens » assurent la clôture du millésime 2023 dans un programme associant quatre « tubes » du répertoire pour cordes, qui offre la possibilité à la quasi‑totalité des musiciens de partager alternativement le premier pupitre avec leurs maîtres de stage. En l’église Saint‑Barthélemy (XIVe‑XVe siècles), on retrouve hélas dès les premiers accords de la Treizième Sérénade « Une petite musique de nuit » (1787) de Mozart le son à la fois lointain et réverbéré caractéristique de ce type d’édifice, en particulier dès que la musique va vite ou dépasse le mezzo forte.


Dommage car cette acoustique confuse et émolliente empêche d’apprécier toutes les nuances dynamiques et expressives aussi bien que la finesse contrapuntique et harmonique de l’écriture, alors que le travail accompli semble tout à fait remarquable. La cohésion et l’équilibre entre les pupitres apparaissent ainsi comme très aboutis malgré le peu de temps dont cet orchestre éphémère a disposé.


Après ce Mozart plutôt allant, viennent comme en écho deux hommages plus ou moins explicites au XVIIIe siècle, la
Suite « Au temps de Holberg » (1884) de Grieg et la Sérénade pour cordes (1880) de Tchaïkovski, dont la fin de la Valse sera bissée. Il y a là encore une certaine frustration à ne pas pouvoir jouir pleinement de la réalisation instrumentale, qui semble d’excellente facture, tandis que Guillaume Chilemme confère aux œuvres à la fois vigueur et élégance.


Mais entre Grieg et Tchaïkovski, c’est l’Adagio (1936/1938) de Barber qui produit le meilleur effet : non seulement l’esprit presque religieux de cette page – que le compositeur a lui‑même transformée trente ans plus tard en un Agnus Dei à huit voix – convient au lieu mais les longues tenues de notes se déploient somptueusement sous les voûtes, permettant de goûter à la précision et à la justesse des archets, dans une interprétation qui évite pertinemment toute surenchère sentimentale.


Le site du festival ClassiCahors
Le site du Quatuor Dutilleux



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com