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Pas de Brexit au Saillant

Brive
Voutezac (Château du Saillant)
08/05/2023 -  et 18 février (Noordhoek), 4 mai (St Andrews), 1er (Bath), 15 (London), 23 (Tiverton) juin, 10 (Jersey), 29 (Norfolk) juillet, 16 septembre (Henley‑on‑Thames) 2023
Gaetano Donizetti : L’elisir d’amore
Tereza Gevorgyan (Adina), Huw Ynyr (Nemorino), Matthew Hargreaves (Dulcamara), Jean‑Kristof Bouton (Belcore), Gabriella Cassidy (Giannetta), Leilani Barratt, Stephanie Windsor Lewis, Richard Symons, Theo Perry, Julian Debreuil (chœur)
Bryan Evans (piano, direction musicale)
Wayne Morris (mise en scène), Jennifer Rooney (chorégraphie), Charlotte Hillier (costumes)




Comme les précédentes, la quarante‑deuxième édition du Festival de la Vézère, sous la direction de Diane du Saillant, offre une grande variété de spectacles du 5 juillet au 12 août en Corrèze, de Brive à Uzerche et de Tulle au château du Saillant, avec des vedettes (Nelson Goerner, Liya Petrova et Alexandre Kantorow, Thomas Zehetmair, Jean‑François Zygel, l’ensemble La Chimera...) mais aussi des propositions plus originales, comme le jeune accordéoniste Théo Ould, des concerts associant musique et littérature ainsi que le jazz, notamment avec le Trio Paul Lay.


Et pas de brexit, thank God, pour Diva Opera, dont la venue constitue l’un des moments forts de la programmation – un must, même. Chaque année, durant le premier week‑end d’août la compagnie anglaise présente dans le cadre champêtre du château du Saillant les deux ouvrages de sa saison. Grâce à la taille et à la configuration de l’ancienne grange, le public bénéficie d’une proximité exceptionnelle avec les chanteurs, qui se produisent sur leur fameuse « scène de 20 mètres carrés ».



T. Gevorgyan, H. Ynyr (© 28mmphotos)


Même si cette exiguïté n’empêche miraculeusement pas de réaliser des chorégraphies, elle n’en appelle pas moins une scénographie parcimonieuse, comme dans cet Elixir d’amour (1832) où elle se réduit à une table, une chaise, des bancs, trois arbustes et une guirlande de fleurs en arche de mariage, le tout sur un faux gazon d’un vert pimpant. Mais bien d’autres atouts viennent compenser cette contrainte, à commencer par une direction d’acteur sans cesse active et une mise en scène inventive. A l’unisson, le piano de Bryan Evans donne une impulsion et une animation constantes à la musique, tandis que les costumes, s’ils ne vont pas chercher midi à quatorze heures, ne paressent pas pour autant, à l’image du rouge vif de celui de Dulcamara.


Surtout, la distribution compte une fois de plus des éléments de grande valeur. Ainsi de l’Adina de Tereza Gevorgyan, dynamique, piquante et très sûre d’elle – et on le serait à moins avec une voix comme la sienne, à laquelle on ne peut guère reprocher que des aigus dont le grain est moins agréable que le reste de la tessiture. A l’applaudimètre, elle est égalée par Matthew Hargreaves, il est vrai d’une précision remarquable et d’une élégance parfaite en Dulcamara. Huw Ynyr (Nemorino) a tendance à forcer un peu trop pour le lieu et le répertoire, mais son phrasé est très soigné, ce qu’on apprécie bien sûr dans « Una furtiva lagrima ». Jean‑Kristof Bouton s’affirme progressivement comme un Belcore d’excellente facture, hâbleur à souhait mais sans jamais oublier la qualité du chant. Les six chanteurs qui forment les chœurs déploient un entrain irrésistible, qui illustre les bienfaits d’un formidable esprit de troupe.


Un petit bémol, toutefois, car s’il faut se réjouir que la grange du Saillant soit équipée depuis plusieurs années d’un dispositif de surtitrage, certaines traductions ne laissent pas d’étonner, au‑delà même d’une orthographe trop souvent défaillante : si, au détour d’une réplique, la référence à « l’épicerie du Saillant » adresse au public un clin d’œil amusant, que font par exemple ces scudo et zecchin qui auraient certainement gagné à devenir écu et sequin ? Mais cela ne suffit évidemment pas à ternir cette nouvelle réussite de Diva Opera, pleine de vivacité et de fraîcheur.


Le site du Festival de la Vézère
Le site de Diva Opera
Le site de Tereza Gevorgyan



Simon Corley

 

 

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