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Rien sans peine

Bruniquel
Châteaux
07/27/2023 -  et 28, 29, 30 juillet, 2, 3, 4*, 5, 6 août 2023
Jacques Offenbach : Barbe-Bleue
Emmanuelle Zoldan (Boulotte), Xavier Mauconduit (Barbe‑Bleue), Michel Vaissière (Popolani), Aude Fabre (Princesse Hermia), Alfred Bironien (Prince Saphir), Frank T’Hézan (Roi Bobèche), Jeanne‑Marie Levy (Reine Clémentine), Till Fechner (Comte Oscar), Margot Fillol (Héloïse), Bertille Jollet (Eléonore), Julie Lavigne (Isaure), Adèle Baussanne (Blanche), Emmanuelle Mercier (Rosalinde), Jean‑Yves Durastel (Seigneur Alvarez), Mathis Denys (Le greffier, Un seigneur), Matisse Allamigeon, Thierry Couquet, Loïc Loiseau (Seigneurs), Karine Bonifas, Apolline Borie, Anaëlle Feltrin, Lalie Jaubert (danseuses)
Ensemble orchestral du Festival des châteaux de Bruniquel : Leslie Richmond, Fernando Uheara (flûte), Alexandre Girardin (hautbois), Guillaume Teruel, Flavio Lodi (clarinette), Yannick Fromentin (basson), Marianne Tauzin (cor), Orphée Rebeyrol, Laurent Bernardi (cornet), Nicolas Trepp (trombone), Baptiste Van de Wiele (violon), Felix Kail (contrebasse), Yoshiko Moriai (clavier, chef de chant), Jeanne‑Marie Levy, Till Fechner (chefs des chœurs), Jean‑Christophe Keck (direction musicale)
Frank T’Hézan (adaptation et mise en scène), Thibaut et César T’Hézan (assistants à la mise en scène), Guillaume Attwood (costumes), Véronique Willig (chorégraphies), Richard Ascargorta (éclairages), Jean Bonnemort et al. (scénographie)




Sur les hauteurs dominant la vallée de l’Aveyron, les années se suivent et se ressemblent : le Festival des châteaux de Bruniquel en est à sa vingt‑septième édition mais n’a aucune raison de changer les ingrédients d’une recette qui continue de plaire. Le public fait fête à une programmation irrévocablement fidèle à Offenbach depuis ses débuts, même si l’ouvrage, tel ce Barbe‑Bleue (1866) de 2023, n’est pas aussi célèbre que La Grande‑Duchesse de Gérolstein ou La Vie parisienne. Et cela se fait toujours à la bonne franquette, jusque dans les « tables d’hôtes », incontournable after qui associe le public aux artistes jusqu’à 2 heures et demie du matin, avec la présence bénéfique du non moins incontournable Dominique Desmons – bien que non distribué dans l’opéra‑bouffe – et son répertoire de chansons fantaisistes ou lestes, et la touchante conclusion collective autour du Se canta occitan.


Bonne franquette et affiche proclamant sans faiblir que « le Bonheur est là ! », mais avec un engagement des plus sérieux : « Rien sans peine », comme cela est rappelé dans le programme, à l’issue des remerciements à tous ceux, très nombreux, qui concourent au succès de cette entreprise. Car ici, tout le monde met la main à la pâte, des plus anciens aux plus jeunes, mobilisés pour constituer la vaillante armée de Barbe‑Bleue ou vendre des billets de tombola. Il faut ainsi saluer le bel effort pour les décors « maison » et les chorégraphies, mais aussi la profusion coutumière de costumes rustiques, orientalisants ou fantaisistes conçus par Guillaume Attwood. Le sérieux est également musicologique, mais comment ne le serait‑il pas avec le directeur musical, Jean‑Christophe Keck, docteur ès‑Offenbach, venu avec un inédit (publié en 2022), quinze pages qui concluent le second tableau du deuxième acte (« scène du caveau ») ?



X. Mauconduit (© Benoît Pietrzak Photographie)


Pour autant, tout, dans ce Barbe‑Bleue, n’est pas parfait. Durant pas loin de 3 heures sans entracte, l’ouvrage lui‑même, s’il parodie plaisamment le grand opéra français et ridiculise les souverains dans des scènes de ménage dignes du meilleur boulevard, n’a pas la puissante charge contestataire d’Orphée aux Enfers ou La Belle Hélène. Les dialogues parlés semblent parfois un peu longuets et le compositeur a essentiellement soigné le rôle‑titre, excellemment tenu par Xavier Mauconduit. On ne peut non plus reprocher aux organisateurs le climat automnal qui préside à la représentation, certes sans pluie mais dans une très grande fraîcheur accrue par un vent persistant qui a aussi pour inconvénient de souffler fort dans les haut‑parleurs. La sonorisation est d’ailleurs apparue comme l’un des gros points faibles, plusieurs chanteurs se trouvant plus ou moins longuement victimes de pannes de micro, tandis que le son de l’ensemble instrumental aura rarement été aussi déséquilibré, avec le clavier et, dans une moindre mesure, les cuivres trop en avant. Même les effets spéciaux auront fait des leurs, avec une lumière refusant obstinément de s’allumer.


Cela dit, Frank T’Hézan, qui tient cette fois‑ci le rôle du roi Bobèche, sait, avec ses fils Thibaut et César, animer le plateau par des trouvailles loufoques et cocasses, bien dans l’esprit du genre. Et l’on retrouve évidemment avec plaisir la troupe non seulement familiale mais familière de Bruniquel, qu’il s’agisse d’Emmanuelle Zoldan en Boulotte à la forte personnalité, Michel Vaissière en Popolani plus marseillais que nature, Aude Fabre en délicieuse princesse Hermia, Jeanne‑Marie Levy en Clémentine plus bourgeoise que royale et Till Fechner campant en comte Oscar un courtisan stylé.


Le site du Festival des châteaux de Bruniquel
Le site de Jean‑Christophe Keck



Simon Corley

 

 

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