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Un catalogue d’oiseaux cinématographique

La Grave
Eglise Notre-Dame de l’Assomption
07/21/2023 -  
Olivier Messiaen : Catalogue d’oiseaux : I. « Le Chocard des Alpes », II. « Le Loriot », III. « Le Merle bleu », IV. « Le Traquet stapazin », V. « La Chouette hulotte », XII. « Le Traquet rieur » & VI. « L’Alouette lulu »
Momo Kodama (piano)


M. Kodama (© Bruno Moussier)


« Nos petits serviteurs de l’immatérielle joie » ; « Mes plus grands, mes meilleurs maîtres » : ainsi Olivier Messiaen (1908‑1992) saluait‑il ses amis les oiseaux, dont les chants constituaient pour lui une éternelle source d’inspiration. Selon Harry Halbreich, on trouve au total non moins de 376 oiseaux différents dans son œuvre, dont 77 pour le seul Catalogue d’oiseaux (1956‑1958), tous de France dans ce dernier cas. Momo Kodama, à qui l’on doit un enregistrement du cycle complet paru chez Triton en 2009, nous en propose un florilège, cadencé par les textes du compositeur lus par Bruno Messina.


Est‑ce en raison de cette descriptive autant que poétique entrée en matière ? Le fait est qu’on est frappé par le ton narratif ici adopté. Là où un Pierre‑Laurent Aimard prédilectionne l’abstraction timbrique, la pianiste japonaise déroule un panorama quasi cinématographique. Une qualité à mettre au crédit d’un toucher orchestral, avec toute une panoplie de percussions (graves en tam‑tam, aigus xylophonisés, etc.), et d’un discours dans l’ensemble assez peu contemplatif (certains silences auraient pu être plus creusés), assorti d’un nuancier privilégiant la griffe sur le velours (certains traits auraient pu être plus caressants). Habile à négocier les contrastes, tels ceux qui opposent un choral sinueux à des figures aiguës jouées tantôt à une vitesse mercurielle, tantôt de manière liquide, Momo Kodama a remarquablement pensé son bouquet de sept pièces, qu’elle prend garde de tremper dans l’eau d’un même vase. Aussi sommes‑nous conviés à une authentique promenade en forêt où défilent les différentes heures du jour jusqu’au minuit de « L’Alouette lulu ».



Jérémie Bigorie

 

 

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