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La trompettiste aux pieds nus

Nice
Opéra
06/10/2023 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade pour cordes, opus 48
Alexandre Aroutiounian : Concerto pour trompette
Serge Prokofiev : Symphonie n° 5, opus 100

Lucienne Renaudin Vary (trompette)
Orchestre philharmonique de Nice, Günter Neuhold (direction)


L. Renaudin Vary (© Simon Fowler)


Tous les solistes et comédiens vous le diront : on ne se sent vraiment sûr sur scène que lorsqu’on a la sensation d’être solidement ancré dans le sol. Pour porter cette sensation au paroxysme, la trompettiste Lucienne Renaudin Vary a trouvé une solution : elle joue pieds nus. C’est ainsi qu’elle est arrivée sur la scène de l’Opéra de Nice. Et le moins qu’on puisse dire est que ça lui réussit.


Elle avait à son programme le concerto d’Alexandre Aroutiounian (1920‑2012). Avec cette œuvre, elle a trouvé chaussure à son pied ! Cette œuvre postromantique écrite au milieu du XXe  siècle a tout pour mettre la trompette en valeur : l’éclat, la virtuosité, le chic mélodique. Et dans ces trois domaines la jeune Lucienne excelle. Son jeu est une merveille de clarté, de souplesse, de brio. Elle est plus qu’une soliste, elle est un phénomène. Elle a triomphé aux dernières « Victoires de la musique », les grandes scènes se l’arrachent, elle a mis en transe la salle de l’Opéra de Nice.


L’orchestre qui l’accompagnait était le Philharmonique de Nice. Cet orchestre a progressé à pas de géant depuis un an qu’il a à sa tête le chef Daniele Callegari. Ensemble, ils viennent de produire une série de Bohème magnifiques au plan musical. C’est Daniele Callegari qui devait diriger le concert. Mais étant souffrant, il a passé le relais – enfin, la baguette – à son très bon confrère Günter Neuhold. En dehors du concerto, deux œuvres orchestrales étaient au programme, la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski et la Cinquième Symphonie de Prokofiev.


Nous avons été comblés par la première. Tout y était dans le phrasé, l’élégance, l’expression romantique. L’orchestre niçois avait dans cette œuvre la sonorité de velours des orchestres germaniques ou slaves. Changement de style avec la symphonie de Prokofiev. Ici, la musique passe du tragique au festif, du lyrique au satanique. Tout Prokofiev est dans ces contrastes. C’est le côté caustique des deuxième et quatrième mouvements (scherzo et final) que Günter Neuhold a le mieux rendu, faisant gronder la tempête de cette symphonie sur des rivages méditerranéens peu habitués à l’entendre.



André Peyrègne

 

 

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