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Le vaisseau arrive à bon port

Vienna
Volksoper
04/16/2023 -  et 21, 26 avril, 2, 7, 12, 18, 24* mai 2023
Richard Wagner : Der fliegende Höllander
Josef Wagner (Der Höllander), Anna Gabler (Senta), Bernard Berchtold*/Jason Kim (Erik), Stefan Cerny/Albert Pesendorfer* (Daland), David Kerber (Der Steuermann), Stephanie Maitland*/Jasmin White (Mary)
Chor der Volksoper Wien, Holger Kristen (chef de chœur), Orchester der Volksoper Wien, Ben Glassberg (direction)
Aron Stiehl (mise en scène), Frank Philipp Schlössmann (décors), Franziska Jacobsen (costumes)


(© Barbara Pálffy)


Vingt et unième représentation, ce mercredi 24 mai, au Volksoper, du Vaisseau fantôme (1843) dans la mise en scène d’Aron Stiehl, créée le 9 mars 2019. L’action se tient dans un sobre et unique décor, constitué essentiellement de panneaux qui se déplacent et pivotent pour ménager par moments des ouvertures sur la mer. Le dispositif, sorte d’image mentale de l’enfermement, se transforme à la fin en un tunnel qui s’ouvre, grâce à un bel effet de perspective, sur de vastes espaces maritimes vers lesquels se dirige Senta. La palette de couleurs évolue la plupart du temps entre le gris et le bleu, sauf au dernier acte qui baigne dans des teintes rouges. La scénographie, simple et cohérente, n’offre qu’un intérêt relatif, mais elle a le mérite de la clarté, tandis que la direction d’acteur paraît tout juste satisfaisante. Les spectateurs qui se rendent dans cette salle un peu décentrée n’attendent probablement beaucoup d’innovation ou d’audace.


L’exécution se déroule sans entracte, les interprètes enfilant donc les trois actes sans interruption, probablement la meilleure façon de rendre dans toute sa puissance le souffle dramatique de cet ouvrage. La distribution, assez solide, n’offre pratiquement que des incarnations crédibles et maîtrisées, en premier lieu le bien nommé Josef Wagner, remarquable dans le rôle‑titre dont il possède assurément le timbre, le plus souvent beau, et la voix, ferme et puissante, le chanteur se montrant, en outre, capable d’intériorité et de nuance. Le baryton réussit, par sa seule présence, à imposer immédiatement son personnage, une qualité essentielle pour le Hollandais.


Anna Gabler parvient, elle aussi, par son expérience et son métier, à convaincre quasiment sans réserve en Senta. La soprano livre une prestation honorable et sincère, au même titre que le Daland bien caractérisé d’Albert Pesendorfer. La voix de cette basse vraiment taillée pour ce rôle attire le plus souvent l’attention par sa nature puissante et expressive. Bernard Berchtold, probablement plus âgé que l’interprète de Daland, ce qui pose quelques soucis de crédibilité, paraît vraiment à court de souffle en Erik, le ténor ayant actuellement le profil d’un Mime. Au pilote tonitruant de David Korber, nous préférons la Mary assez soignée de Stephanie Maitland, personne ne nourrissant, de toute façon, de grandes attentes pour cette figure secondaire.


Sous la direction enthousiaste et scrupuleuse de Ben Glassberg, qui en tire sinon le maximum, du moins beaucoup, l’orchestre garantit, avec suffisamment de tenue et de cohésion, la continuité du drame, mais il sonne souvent sèchement et pas toujours avec précision. Les choristes, enfin, accomplissent leur tâche avec probité et se font entendre avec conviction dans les nombreuses pages spectaculaires qui leur échoient. Un dernier mot : ceux qui séjournent à Vienne pour la première fois découvriront une ambiance vraiment différente entre le Volksoper et le Staatsoper, et si le premier n’a pas le prestige du second, l’ambiance paraît plus décontractée et même authentique. La capitale autrichienne offre décidément de multiples visages.



Sébastien Foucart

 

 

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