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Un trio et un demi‑quatuor s’il vous plaît

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac‑Arqana)
04/29/2023 -  
Alfred Schnittke : Quatuor pour piano et cordes [#]
Robert Schumann : Quatuor pour piano et cordes en do  mineur, WoO 32 [§]
Johannes Brahms : Sextuor à cordes n° 1 en si  bémol majeur, opus 18 [*]

Pierre Fouchenneret [*], David Moreau [#] (violon), Gabrielle Lafait [#*] (alto), Simon Dechambre [#*] (violoncelle), Arthur Hinnewinkel (piano), Trio Arnold [§*] : Shuichi Okada (violon), Manuel Vioque‑Judde (alto), Bumjun Kim (violoncelle)


D. Moreau, G. Lafait, A. Hinnewinkel, S. Dechambre
(© Stéphane Guy)



Le quatrième concert du vingt‑septième festival de musique de chambre de Deauville, capté par France Musique et retransmis en direct sur le site de b·concerts, proposait à nouveau un beau programme. Il débuta en effet par un Quatuor pour piano et cordes (1988) d’Alfred Schnittke (1934‑1998), malheureusement seule et timide concession du festival à la musique contemporaine, l’œuvre ne dépassant pas les huit minutes. Elle aboutit, après maints glissandos, accords violents et stridences aux cordes, clusters au piano, pédale forte appuyée à fond, à une citation d’un fragment de Gustav Mahler pour la même formation, que l’on peut ressentir comme un soulagement, un apaisement, après tant de recherches désespérées. Les interprètes savent en faire ressortir la dramaturgie, sans excès de pathos.



S. Okada, A. Hinnewinkel, M. Vioque‑Judde, B. Kim
(© Stéphane Guy)



Suivit un Quatuor pour piano et cordes de jeunesse (1828) et sans numéro d’opus de Robert Schumann (1810‑1856). Avec ses accords répétés, l’inspiration schubertienne saute aux oreilles. Le Trio Arnold enfile les chevauchées successives sans problème et propose une fin de deuxième mouvement, Presto, aussi légère que charmante. Le violoncelle laisse parfois échapper et résonner des sons ronflants en fin de phrase mais l’approche globale reste cohérente et met bien en valeur les multiples lignes mélodiques de cette œuvre méconnue. Le pianiste Arthur Hinnewinkel, très attentif à ses camarades, y a sa part et ne mérite que des éloges.


La seconde partie du concert fut enfin encore consacrée à Brahms, si souvent programmé à Deauville qu’on frise désormais l’overdose d’autant qu’il s’agit cette fois du monumental Premier Sextuor (1860). Augustin Dumay ayant fait une mauvaise chute le 25 avril lui ayant occasionné des fractures aux jambes, c’est une nouvelle fois le valeureux Pierre Fouchenneret qui le remplace. Il se joint alors au Trio Arnold et aux excellents Gabrielle Lafait (alto) et Simon Dechambre (violoncelle), tous deux membres du Quatuor Hanson. Tout paraît simple et naturel sous leurs doigts dans cette œuvre surnommée à juste titre « Sextuor du Printemps ». Malgré des aigus parfois un peu stridents du côté du Trio Arnold, l’Andante est de toute beauté et le Scherzo laisse respirer un bonheur qui fait du bien. Pierre Fouchenneret, d’une sensibilité exacerbée est une nouvelle fois souverain.



Stéphane Guy

 

 

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