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Une jeune formation d’exception

Tournai
Musée de la Tapisserie et des Arts Textiles
04/22/2023 -  
Anton Webern : Langsamer Satz, M. 78
Maurice Ravel : Quatuor, M. 35
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 13, opus 130

Quatuor Leonkoro : Jonathan Schwarz, Amélie Wallner (violon), Mayu Konoe (alto), Lukas Schwarz (violoncelle)


Le Quatuor Leonkoro (© Nikolaj Lund)


La vingt‑et‑unième édition des Voix intimes touche à sa fin, avec le concert du Quatuor Leonkoro, cette fois au Musée de la Tapisserie et des Arts Textiles, le festival du quatuor à cordes de Tournai ayant en effet la particularité de se tenir dans différents lieux de la ville. Malgré sa constitution récente, à Berlin, en 2019, cette formation multiprimée, notamment, l’année dernière, au Concours international de quatuors à cordes de Bordeaux, affiche déjà un admirable niveau de maîtrise et de maturité.


Les deux frères, Jonathan et Lukas Schwarz, au premier violon et au violoncelle, ainsi qu’Amélie Wallner au second violon et Mayu Konoe à l’alto, sont parvenus, en quelques années, dont deux minées par le covid, à développer une identité forte, mais sincère, perceptible dès le Langsamer Satz (1905) de Webern. Cette brève pièce convainc déjà de leur aptitude à combiner leurs timbres afin de produire un son épanoui et riche. Bien que tous ces musiciens, pris individuellement, attirent l’attention, grâce à leur excellente tenue d’archet, aucun ne prend le dessus sur les autres.


La cohésion dont ce quatuor fait preuve trouve son équivalent dans la logique interne, la rigueur de la construction, de leurs interprétations à la justesse expressive impeccable. Le Quatuor (1903) de Ravel témoigne ainsi d’un extraordinaire travail, non seulement sur le son, mais aussi sur les détails et sur la forme. Le public applaudit une exécution à la fois élégante et corsée, souple et rigoureuse, capable autant de vigueur que de finesse. Il en a aussi certainement apprécié les superbes envolées lyriques et le pouvoir d’évocation.


Le Treizième Quatuor (1825) de Beethoven occupe la seconde partie de ce concert présenté avec soin par le musicologue et professeur Sylvain Pénard. Le Quatuor Leonkoro, qui joue debout, à l’exception, évidemment, du violoncelliste, écarte la Grande Fugue, mais n’en délivre pas moins une interprétation de haut vol. Les musiciens cisèlent remarquablement chaque mouvement dont ils restituent avec conviction le ton et le caractère, dans une approche cohérente et pensée en profondeur. Cette lecture marquée par un grand sentiment d’évidence et de naturel réjouit par un sens souverain des nuances et de l’équilibre, et, comme dans le Quatuor de Ravel, par une volonté constante de précision et de justesse. La fameuse Cavatine affiche plénitude et confiance, chaleur et intimité.


Ce jeune quatuor d’exception n’accorde pas de bis à un public pourtant attentif et connaisseur, lequel sera toutefois convié à se réunir autour d’un verre de bière locale à la fin du concert. Cette soirée permet de tirer quelques réjouissantes conclusions, tout d’abord sur ce festival toujours aussi intéressant, qui a vraiment le nez fin pour dénicher des formations prometteuses, et sur le devenir des Leonkoro, qui possèdent assurément, grâce une prestigieux bagage et à un solide curriculum vitæ, le potentiel et la grâce pour rejoindre patiemment le cercle des tout grands quatuors.


Le site du Quatuor Leonkoro



Sébastien Foucart

 

 

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