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Hommage à Nicholas Angelich

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac‑Arqana)
04/23/2023 -  
Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano n° 2, opus 100 [*] – Quintette pour piano et cordes en fa mineur, opus 34 [#] – Quatuor pour piano et cordes n° 3, opus 60 [&]
Renaud Capuçon [*#], Manon Galy [#], Anna Egholm [&] (violon), Violaine Despeyroux, Paul Zientara [#] (alto), Stéphanie Huang (violoncelle), Guillaume Bellom [*&], Nathalia Milstein [#] (piano)


N. Milstein, R. Capuçon, M. Galy, P. Zientara, S. Huang
(© Stéphane Guy)



Le deuxième concert de la série des huit organisés en 2023 dans le cadre du festival de Pâques de Deauville se voulait un hommage à l’un des fondateurs dudit festival et pianiste franco‑américain trop tôt disparu l’an dernier à l’âge de 51 ans, Nicholas Angelich. Personne n’était mieux placé pour rappeler sa figure si attachante, faite d’autorité et d’effacement, que son compère, le violoniste Renaud Capuçon avec lequel il créa le festival. Invité par l’infatigable organisateur de ce dernier, depuis l’origine, à dire quelques mots en préambule, Renaud Capuçon fit part de son émotion de se retrouver dans la salle qui marqua ses débuts et rappela que le nom de Nicholas Angelich était à jamais attaché à celui de Johannes Brahms (1833‑1897) dont il interpréta à partir de 1996 toutes les pages pour piano et violon, justifiant ainsi la programmation du soir.


Cette fois, la salle était parfaitement remplie. Il faut évidemment s’en féliciter mais aussi regretter d’une certaine façon qu’il faille le nom d’une star comme Renaud Capuçon pour attirer autant de public : les programmes des autres concerts et les jeunes artistes qui s’y produisent méritent aussi, à deux heures de Paris ou trois quarts d’heure de Caen ou de Rouen, le détour !


La soirée débute en tout cas par la Deuxième Sonate pour violon et piano (1886) de Brahms. On reconnaît naturellement la luminosité et l’élégance légendaires du violoniste. Son jeu, aux superbes aigus, est adapté au côté aimable et presque bucolique du premier mouvement. En compagnie de Guillaume Bellom, ancien élève de Nicholas Angelich, il en produit une vision empreinte de gaîté simple mais sincère. Dans le dernier mouvement, on admire particulièrement l’équilibre du duo.


Renaud Capuçon prend ensuite la place de second violon dans le célèbre Quintette (1865) du même Brahms. Cette fois, la prestation n’emporte pas toujours l’adhésion. L’énergie est sans doute là. Mais le premier violon de Manon Galy produit un son bien fluet et surtout le piano de Nathalia Milstein manque de l’autorité dont faisait justement preuve un Nicholas Angelich. Les passages à l’unisson des cordes tirent un peu à hue et à dia, le final paraissant parfois désarticulé. Les altiste Paul Zientara et violoncelliste Stéphanie Huang s’en sortent le plus nettement et confirment leur statut d’artistes à suivre.


La seconde partie du concert est consacrée au très beau Troisième Quatuor avec pianp (1875) de Johannes Brahms. C’est une réussite. Autour d’un Guillaume Bellom qui sculpte davantage le clavier et qui, très attentif à ses camarades, les entraîne dans les affres de ses passions, les jeunes musiciens font face avec brio aux déluges de notes, notamment dans le Scherzo, au bord du gouffre. L’Andante chante admirablement et l’engagement des cordes n’exclut ni clarté ni cohérence dans l’Allegro final. Cela avance, sans bousculade, au profit d’une belle dynamique. Les applaudissements sont d’ailleurs là pour saluer à juste titre la prestation.



Stéphane Guy

 

 

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