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Bravo Maestro Baleff !

Limoges
Opéra
04/16/2023 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon en ré majeur, opus 61
Alexandre Glazounov : Les Ruses de l’amour, opus 61

Liya Petrova (violon)
Orchestre de l’Opéra de Limoges, Pavel Baleff (direction)


P. Baleff, L. Petrova (©  Emmanuel Andrieu)


On peut dire qu’Alain Mercier a eu la main heureuse en confiant la direction de l’Orchestre de l’Opéra de Limoges (institution qu’il dirige depuis 2010) au chef bulgare Pavel Baleff (né en 1970), qui vient d’arriver en terre limougeaude après avoir dirigé pendant quinze années l’Orchestre philharmonique de Baden‑Baden. De fait, deux mois après nous avoir enthousiasmés in loco dans un programme Vladigerov/Chopin/Haydn, puis le mois dernier dans Faust de Gounod, Pavel Baleff renouvelle pour la troisième fois en moins de trois mois notre enthousiasme.


Mais il doit d’abord partager son triomphe avec sa compatriote Liya Petrova, invitée à interpréter le Concerto pour violon de Beethoven. On est séduit par la profondeur des trilles, la finesse des attaques, la précision des accords, la dynamique d’un discours qui, loin d’être seulement musical, se voit partagé entre l’ardeur et la noblesse de ton, s’imprégnant d’une poésie et d’une sensibilité qui émanent généreusement et naturellement de cette émouvante instrumentiste. Mais qui sait être aussi décalée – voire déjantée – comme dans le premier bis qu’elle offre, le très « rock’n’roll » et diabolique Funk the string (d’Aleksey Igudesman), mettant en émoi le public qui applaudit à tout rompre. Le calme revenu, c’est avec la plus posée et traditionnelle Sarabande de la Deuxième Partita de Bach qu’elle prendra congé d’une audience totalement sous le charme.


En seconde partie, l’orchestre et le chef sont seuls pour recevoir des vivats nourris après l’exécution des rares Ruses de l’amour, musique de ballet en onze scènes composée en 1898 par Glazounov pour servir d’accompagnent musical à une chorégraphie de Marius Petipa (et aux aventures de la fille d’une duchesse qui se déguise en servante pour vérifier si son fiancé, le marquis Damis, l’aime pour elle‑même plutôt que pour son titre et sa fortune). La musique s’ouvre sur une citation de J’ai du bon tabac dans ma tabatière, puis le compositeur développe beaucoup d’idées flamboyantes, mêlant la riche séduction mélodique de son maître Rimski‑Korsakov à la santé plus directe d’un Borodine. Et la phalange limougeaude, grâce à la baguette précise et amoureuse du chef, parvient à rendre toutes les nuances et les finesses de la partition, d’un flamboiement et d’un lyrisme intime qui sont au cœur de la musique de Glazounov et qui touchent immédiatement celui des auditeurs : ils ne boudent pas leur plaisir en applaudissant à tout rompre, emplis d’une fierté légitime pour leur orchestre et son nouveau directeur musical.



Emmanuel Andrieu

 

 

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