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Chant du cygne

Paris
Athénée - Théâtre Louis‑Jouvet
03/10/2023 -  et 3 (Compiègne), 11, 14, 15, 17, 18, 19* (Paris) mars 2023
André Messager : Coups de roulis
Jean-Baptiste Dumora (Puy Pradal), Clarisse Dalles (Béatrice), Christophe Gay (Kermao), Philippe Brocard (Gerville), Irina de Baghy (Sola Myrrhis), Guillaume Beaudoin (Pinson), Mathieu Septier (Haubourdin), Célian d’Auvigny (Muriac), Maxime Le Gall (Bellory, L’amiral), Matthias Deau (Subervielle)
Chœur des Frivolités Parisiennes, Delphine Dussaux (cheffe de chœur), Orchestre des Frivolités Parisiennes, Alexandra Cravero (direction musicale)
Sol Espeche (mise en scène), Pauline Jambet (collaboratrice artistique), Oria Puppo (scénographie), Aurélie Mouilhade (chorégraphie), Sabine Schlemmer (costumes), Loris Gemignani (lumières), Alexis Lardilleux (vidéo), Christophe Mirambeau (conseiller artistique)


(© Raynaud Delage)


La résurrection de l’opérette Coups de roulis d’André Messager et Albert Willemetz par Les Frivolités Parisiennes arrive à point nommé dans la capitale pour nous donner en ces temps troublés un peu de baume au cœur.


Composée en 1928, peu avant sa mort, Coups de roulis fut le chant du cygne d’un compositeur qui régna sur l’opérette française à son apogée au tournant des XIXe et XXe siècles. André Messager (1853‑1929), élève de Fauré et de Saint‑Saëns, personnalité incontournable du monde musical parisien, avait alors 75 ans, était auréolé des succès de Véronique, Fortunio, L’Amour masqué et Passionnément et avait créé à l’Opéra-Comique, dont il était chef d’orchestre principal, des chefs‑d’œuvre comme Pelléas et Mélisande et Louise.


La comédienne Sol Espeche avait déjà joué dans Coups de roulis à Boulogne. Elle s’empare de cette pochade satyrique dans laquelle députés, ministre, la Marine, la diplomatie en prennent pour leur grade et la traite comme une série télévisée. Pendant les ouvertures et intermèdes, on découvre les interprètes grâce à un film générique, des récapitulatifs des épisodes précédents et même de désopilantes parodies de publicités jouées par l’impayable Irina de Baghy, qui domine la distribution féminine dans le rôle de l’actrice Sola Myrrhis.


Après avoir donné une excellente adaptation de la bande dessinée Le Chat du Rabbin au Théâtre de l’Œuvre à la rentrée dernière, Les Frivolités Parisiennes reviennent en force avec une distribution épatante de jeunes comédiens, tous parfaits acteurs-chanteurs. On déplore cependant, et c’est un comble dans ce Théâtre de l’Athénée à l’acoustique si parfaite, qu’ils ne sachent pas toujours projeter leur voix vers la salle pour rendre les dialogues parlés intelligibles. Jean‑Baptiste Dumora reprend avec panache le rôle du député Puy Pradal qu’avait tenu Raimu à la création. On distingue aussi l’excellent Lieutenant Kermao de Christophe Gay, le très comique Guillaume Beaudoin jouant le polyvalent matelot Pinson. Mais tous œuvrent à rendre ce récit il faut bien l’avouer assez loufoque très crédible et les rires fusent à chaque réplique du pétillant livret d’Albert Willemetz d’après le roman de Maurice Larrouy.


Alexandra Cravero mène l’Orchestre et le Chœur des Frivolités Parisiennes avec beaucoup de subtilité et la simplicité et l’efficacité de la scénographie d’Oria Puppo, les beaux costumes de Sabine Schlemmer, la chorégraphie d’Aurélie Mouilhade, les vidéos d’Alexis Lardilleux concourent à rendre ce spectacle parfait et réconfortant.



Olivier Brunel

 

 

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