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Charme et élégance Paris Salle Cortot 02/11/2023 - Franz Schubert : Quatuor à cordes n° 12 en ut mineur « Quartettsatz », D. 703
Felix Mendelssohn : Quatuor en mi mineur, opus 44 n° 2 Justine Zieziulewicz, Kana Egashira (violon), Claire Parruitte (alto), Sarah Veilhan (violoncelle)
J. Zieziulewicz, K. Egashira, C. Parruitte, S. Veilhan (© Stéphane Guy)
C’est un quatuor sans nom, composée de quatre femmes membres de l’Orchestre de chambre de Paris, qui proposait en ce samedi après‑midi un petit concert d’une heure articulé autour de deux œuvres de transition, à la sortie du monde classique.
La première était en fait constituée du seul premier mouvement du Douzième Quatuor inachevé (1820) de Franz Schubert (1797‑1828), connu sous le nom de Quartettsatz. Les instrumentistes lui donnent un bel allant, s’attachant plus à sa finesse qu’aux côtés sombres sous‑jacents de la partition. Certains aigus du premier violon pèchent un peu mais l’ensemble conserve une tenue des plus dignes.
Les qualités des musiciennes sont confirmées dans le Deuxième Quatuor (1837) de l’Opus 44 de Felix Mendelssohn (1809‑1847), en fait le premier composé au sein de la série de trois que comporte l’opus et qui devait encourager le compositeur à écrire d’autres pages pour la même formation. Les artistes lui confèrent une légèreté enthousiasmante, sans excès, et un naturel qui ne sème aucun doute. La précision du violoncelle de Sarah Veilhan ne peut que se remarquer mais la complexité de l’œuvre est parfaitement surmontée par les quatre musiciennes. Elles savent en conserver l’équilibre tout classique et sa distinction. On apprécie notamment la vitalité rythmique du Scherzo et, après un Andante qui permet de reprendre son souffle, un Presto final enflammé, vrai tourbillon sonore à peine affecté par des aigus un brin stridents au premier violon.
Après les justes rappels, Justine Zieziulewicz s’excuse presque de proposer encore, en bis, une page de Mendelssohn. Ce sera le troisième mouvement, Intermezzo, du Quatuor en la mineur opus 13. La pièce est interprétée une nouvelle fois avec autant de soin que d’élégance. Les pizzicatos accompagnent comme une guitare un premier violon qui chante comme une chanson populaire. Tout ceci a beaucoup de charme.
Stéphane Guy
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