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Un récital subtilement construit Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/13/2023 -
Franz Schubert : Impromptus, op. 90, D. 899
Isaac Albéniz : Iberia (Deuxième Cahier)
Franz Liszt : Sonate en si mineur, S. 178
Sunwook Kim (piano)
S. Kim (© Marco Borggreve)
Le pianiste coréen Sunwook Kim, 34 ans, est de retour au Théâtre des Champs‑Elysées pour trois concerts qu’il inaugure avec un récital au programme très subtilement construit.
Dès les sol plaqués fortissimo qui ouvrent le premier des Impromptus opus 90, on reconnaît et on admire la magnifique sonorité qui est une des caractéristiques du jeu du Coréen. Qualité sonore qui hante tout ce récital préludant à deux concerts de musique de chambre auxquels il participera sur la même scène du Théâtre des Champs‑Elysées dans la saison hivernale de la série de concerts Piano 4 Etoiles conçue par André Furno. Les quatre impromptus se succèdent comme un beau voyage qu’il mène avec une souplesse féline et des trésors de couleurs, notamment dans le troisième avec ses divins effets de plans sonores.
Sunwook Kim a choisi ensuite les trois pièces du Deuxième Cahier d’Iberia, dédié à la pianiste Blanche Selva qui le créa en 1907 à Saint‑Jean‑de‑Luz. Comme pour tous les chefs‑d’œuvre, d’innombrables options d’interprétation s’offrent pour ces pièces que Claude Debussy et Olivier Messiaen classaient parmi les œuvres majeures du répertoire pianistique du XXe siècle. Sunwook Kim en donne une interprétation privilégiant les effets rythmiques, qui ne manquent pas dans ces trois évocations de l’Andalousie, et, tout en utilisant sa riche palette de couleurs, accentue beaucoup le noir et blanc de cette écriture.
La Sonate en si mineur de Liszt, plat de résistance de ce récital donné dans une salle bien remplie, se déroule après l’entracte comme un long et beau fleuve, que le pianiste émaille parfois de complaisances vis‑à‑vis de telle phrase ou effet sonore, mais un véritable récit qui emmène les spectateurs dans les profondeurs de cette œuvre si bien construite.
La « Mort d’Isolde » de Wagner dans la transcription de Liszt prolongeait magnifiquement cette œuvre introspective et le « Rêve d’amour » laissait partir les spectateurs sur une note plus douce.
Pour ses prochains concerts avenue Montaigne, Sunwook Kim sera en trio avec la violoniste Clara‑Jumi Kang et le violoncelliste Edgar Moreau dans un programme consacré à Beethoven le 25 janvier, et le 7 février avec le même violoncelliste et quatre chefs de pupitre de l’Orchestre philharmonique de Berlin pour des œuvres de Mozart et Brahms.
Le site de Sunwook Kim
Olivier Brunel
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