About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Des noms à retenir...

Paris
Conservatoire national
03/08/2002 -  et 9, 11, 12 mars 2002
Wolfgang Amadeus Mozart : La Flûte enchantée
Jérôme Billy (Tamino), Amel Brahim-Djelloul (Pamina), Marc Mauillon (Papageno), Marie Bénédiste Souquet (La Reine de la nuit), François Lis (Sarastro), Blandine Arnould (Première dame), Isabelle Poinloup (Deuxième dame), Muriel Souty (Troisième dame), Mathias Vidal (Monostatos), Frédéric Bourreau (Premier prêtre), Marc Larcher (Deuxième Prêtre), Magali De Prelle (Papagena)
Orchestre du Conservatoire, Alain Altinoglu (direction)
Lukas Hemleb (mise en scène)


Au début du second acte, Sarastro et ses prêtres, en costume noir autour d’une grande table rectangulaire, se réunissent pour une assemblée... générale d’un conseil d’administration d’une grande multinationale anonyme. Un rapprochement saisissant et percutant tant il est vrai que du milieu maçonnique, dont est tiré l’argument du livret, au monde de la finance, la distance n’est pas si importante ! Et si Tamino doit être «initié», c’est plus aux marchés financiers qu’aux mystères d’une spiritualité quelconque. Les épreuves, présentées par le Premier prêtre sur le ton d’un présentateur de jeu télévisé (effet impayable et génial), et qui consistent à contrôler sa peur et à réfréner ses sentiments (ne pas parler à sa bien aimée par exemple) ressemblent assez, il est vrai, aux qualités que l’on attend d’un manager impitoyable. La Reine de la nuit apparaît ici, on l’aura compris, en hystérique de «l’antimondialisation». Mais loin de limiter son travail à ce thème médiatiquement surexposé, Lukas Hemleb a l’intelligence de ménager, dans ce schéma, une richesse d’approches et de caractérisations des personnages. Ce travail d’acteur très fouillé (renforcé par le fait que les textes parlés le sont en français) a d’autant plus sa légitimité qu’il est destiné à des étudiants du Conservatoire qui montent sur scène pour la première fois pour la plupart. Et la parfaite crédibilité dramatique de chacun d’entre eux démontre leur talent et la qualité de leur travail. Vocalement aussi, on est frappé par le bon niveau général dans lequel on distinguera une Pamina au timbre fruité, à la voix ductile et précise, à la prononciation parfaite (Amel Brahim-Djelloul), un Papageno vocalement très sûr et excellent acteur de surcroît (Marc Mauillon), une Reine de la nuit qui s’acquitte parfaitement de ses deux airs si périlleux (Marie-Bénédiste Souquet) et un Tamino à la voix bien posée (Jérôme Billy). Mettons ces noms dans un coin de notre mémoire, ils ne devraient tarder à réapparaître... Chef assistant dans diverses maisons d’opéras, Alain Aitinoglu (27 ans) possède un vrai «bras», il dirige avec efficacité et énergie l’Orchestre du conservatoire, un nom à retenir également. On regrette deux choses après cette excellente soirée, que cette production ne tourne pas un peu, vue sa grande qualité, et que la charmante salle d’art lyrique du Conservatoire ne serve pas plus souvent, y compris à des productions extérieures.




Philippe Herlin

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com