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Oratorio plus qu’opératique

München
Isarphilharmonie
10/13/2022 -  et 14 octobre 2022
Felix Mendelssohn : Elias, opus 70
Maria Bengtsson, Jasmin Delfs, Jessica Niles (sopranos), Wiebke Lehmkuhl, Xenai Puskarz Thomas, Laura Hilden (altos), Maximilian Schmitt (ténor), Georg Zeppenfeld (basse)
Chor des Bayerischen Rundfunks, Peter Dijkstra (chef de chœur), Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Duncan Ward (direction)


(© Astrid Ackermann)


Comme bon nombre de Munichois en cette période d’automne, Kirill Petrenko est tombé malade et a dû être remplacé pour ce concert par le jeune chef anglais Duncan Ward, qui avait dirigé l’Orchestre de la Radio bavaroise en 2016 dans un programme mêlant Zelenka, Telemann, Bach et Britten.


Remplacer un chef qui, semble‑t‑il, avait démarré des répétitions n’est jamais tâche facile mais le niveau global de cette soirée est très solide. Par comparaison à des lectures plus inspirées par certaines pratiques baroques, comme celle que donnait Thomas Hengelbrock à Zurich, celle de Duncan Ward est plus apollinienne, avec des tempi réguliers et un style plus classique. La première partie de l’oratorio, qui est plus théâtrale, pourrait être plus caractérisée. Mais dans la seconde, musiciens et chef se connaissent déjà mieux, sont plus en confiance. La musique est plus retenue et trouve une réelle intériorité.


Le niveau instrumental est bien évidemment très élevé comme on en prend l’habitude avec cet orchestre semaine après semaine. Mais le grand triomphe de cette soirée doit revenir au chœur, qui est remarquable par la couleur, la justesse et le phrasé. Il y a plusieurs ensembles écrits pour des groupes de choristes, où ceux-ci sont resplendissants. La dynamique et l’homogénéité montrent à quel point le niveau de cet ensemble est élevé.


Les solistes sont de premier plan. Maria Bengtsson a de superbes hautes notes pianissimo mais gagnerait à approfondir son phrasé. Wiebke Lehmkuhl est très convaincante dans les passages dramatiques tandis que Maximilian Schmitt trouve le lyrisme que demande sa partie. Dans le « rôle‑titre », Georg Zeppenfeld fait preuve d’une grande autorité. Comme le chef cependant, il est simplement un peu retenu dans la première partie, dont il faut rappeler qu’elle montre Elias face à la douleur d’une mère devant la disparition de son enfant ainsi que des moments d’une certaine violence lors de la confrontation avec les adorateurs de Baal. Mais il est particulièrement inspiré dans la seconde partie. Son style et sa diction sont tout à fait exemplaires.


Au‑delà de cette superbe exécution, qu’on veuille bien me permettre de redire à ceux qui ne connaîtraient pas cet oratorio ou qui associeraient Mendelssohn à de la musique un peu facile à quel point c’est un authentique chef‑d’œuvre. C’est à Mendelssohn que nous devons la redécouverte des Passions de Bach. Elias est le lien entre Bach et Wagner, voire la musique allemande de façon générale. Les occasions de l’entendre sont trop rares et n’hésitez pas si vous en avez la possibilité.


Le site de Duncan Ward


Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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