About us / Contact

The Classical Music Network

München

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Jeunes talents

München
Herkulessaal
10/06/2022 -  et 7* octobre 2022
David Horne : The Turn of the Tide
Edward Elgar : Concerto pour violoncelle, opus 85
Richard Strauss : Symphonie en fa mineur, opus 12

Gautier Capuçon (violoncelle)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Marie Jacquot (direction)


M. Jacquot (© Astrid Ackermann)


A peine quelques semaines après nous avoir permis de découvrir de jeunes talents dans la finale du concours de l’ARD, l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise invite à sa tête Marie Jacquot, une jeune cheffe française, ancienne assistante de Kirill Petrenko au Bayerisches Staatsoper.


Le poème symphonique de l’Ecossais David Horne The Turn of the Tide permet de d’apprécier la maîtrise technique de la jeune Française. La mise en place est impeccable, permettant aux musiciens de déployer une dynamique étendue, marque de confiance, la pièce incluant des pizzicatos violents aux cordes mais aussi un duo évocateur de trompettes pppp.


Le Concerto pour violoncelle d’Elgar n’est pas une de ses pièces flamboyantes. C’est sa dernière composition majeure et comme le Falstaff de Verdi, une œuvre automnale subtile. Gautier Capuçon, qui avait enchanté dans les dernières pages du Don Quichotte de Strauss, trouve de très beaux phrasés dans les parties un peu intimistes du concerto et la sonorité de son violoncelle est riche et chaleureuse. Mais l’orchestre est un peu raide. Il y a certes un soin réel apporté à faire ressortir de nombreux détails, mais l’ensemble manque d’architecture. On ne « devine » l’arc de l’adagio final qui amène la reprise du récitatif avec lequel démarre ce concerto. Cette exécution est trop morcelée et laisse un peu sur sa faim. Les musiciens cependant retrouvent l’esprit d’Elgar dans une magnifique exécution du « Nimrod » des Variations Enigma, donné en bis dans une superbe transcription pour violoncelle et orchestre effectuée par Jérôme Ducros.


La seconde partie de ce concert nous permet de découvrir la rareté qu’est cette Symphonie en fa mineur, œuvre de jeunesse de Richard Strauss. Il s’agit d’une symphonie « beethovénienne » en quatre mouvements (dont un scherzo en deuxième position). Elle est de facture classique mais on peut deviner dans la capacité de faire chanter hautbois ou cors (magnifiques Carsten Duffin et Ramón Ortega Quero) ainsi que dans l’opulence de l’orchestration ce que fera plus tard Strauss. L’Andante cantabile est un peu sobre mais les deux premiers mouvements sont pleins d’allant avec en particulier un Scherzo très dynamique.


Un des avantages, ou des défis, de jouer une œuvre peu connue est que l’on ne peut bénéficier des années de pratique des musiciens mais d’un autre côté, cela permet de mieux obtenir ce que l’on veut et montrer ce que l’on peut faire. Dans cette symphonie, Marie Jacquot donne ici la mesure de son talent. Il y a dans son exécution une maîtrise de la ligne et un réel souffle. Les tutti sont équilibrés et comme dans la pièce de David Horne, la mise en place impeccable. Elle dirige sans esbroufe, avec retenue, et les musiciens peuvent donner la pleine mesure de leur talent.


C’est une année importante pour cette jeune musicienne. En plus de Munich, elle fera ses débuts, en tant que cheffe invitée à la tête du Gewandhaus de Leipzig ainsi que de la Staatskapelle de Dresde, excusez du peu. Elle vient surtout d’être nommé directrice musicale de l’Opéra du Danemark. Quelle joie d’ajouter un nouveau nom à la nouvelle génération de musiciens si talentueux qu’il nous est donné de découvrir.


Le site de Marie Jacquot


Antoine Lévy-Leboyer

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com