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Opera Vlaanderen
09/29/2022 -  et 9, 11, 13, 15, 17, 20 septembre (Antwerpen), 2*, 4, 6, 8 octobre (Gent)
Kurt Weill : Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny
Leonardo Capalbo (Jim Mahoney), Tineke Van Ingelgem/Katharina Persicke* (Jenny Hill), Maria Riccarda Wesseling (Leokadja Begbick), Zachary Altman (Dreienigkeitsmoses), James Kryshak (Fatty der Prokurist), Thomas Oliemans (Bill), Frederick Ballentine (Jack O’Brien, Tobby Higgins), Marcel Brunner (Joe), Elisa Soster*, Sandrine Mairesse, Ecem Topcu*, Chia-Fen Wu*, Raphaële Green*, Kadi Jürgens*, Jessica Stakenburg* (Sechs Mädchen)
Koor Opera Ballet Vlaanderen, Jan Schweiger (chef de chœur), Symfonisch Orkest Opera Ballet Vlaanderen, Alejo Pérez (direction)
Ivo van Hove (mise en scène), Jan Versweyveld (scénographie, lumières), An D’Huys (costumes), Tal Yarden, Christopher Ash (vidéo)


(© Annemie Augustijns)


Six ans à peine après la précédente, l’Opéra des Flandres débute sa saison avec une production de Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny (1930) dans une mise en scène d’Ivo van Hove, créée au Festival d’Aix‑en‑Provence en 2019.


La réputation internationale de cet homme de théâtre et d’opéra flamand constitue probablement la principale raison pour laquelle l’institution du nord du pays a décidé de programmer à nouveau le chef‑d’œuvre de Weill. Mais le programme mentionne que Frans Willem de Haas se charge de la reprise, ce qui laisse supposer – peut-être à raison, peut‑être à tort – que van Hove ne fut pas beaucoup présent à l’Opéra des Flandres à cette occasion.


L’immense et délirante mise en scène de Calixto Bieito nous manque terriblement, et il est impossible d’assister à ce spectacle sans y penser. Moins stimulante, moins percutante, moins grandiose, moins osée, cette proposition ne suscite réellement l’intérêt qu’en seconde partie, malgré la virtuosité de la direction d’acteur. Autre différence, le décor, plus exactement l’absence de décor : dépouillée et frustrante, la scénographie consiste essentiellement en une sorte de tréteau avec quelques accessoires, le tout heureusement placé sous des éclairages bien étudiés. La principale idée, même s’il s’agit d’un procédé franchement éculé aujourd’hui, reste l’utilisation d’une caméra qui filme en direct le déroulement de l’action, l’image étant projetée sur un écran géant.


La conception d’Ivo van Hove éclaire toutefois avec pertinence et métier la dynamique sociale et psychologique de cet opéra d’une éloquence et d’une modernité toujours aussi stupéfiantes – et quelle intense conclusion bien amenée ! Rien de déshonorant, en somme, dans ce spectacle d’une grande envergure théâtrale, mais rien non plus de réellement décisif ou de neuf. Qu’aurait accompli dans cette œuvre Ersan Mondtag, après un Forgeron de Gand et un Lac d’argent d’une inventivité inouïe, malgré l’un ou l’autre aspect discutable ?


L’orchestre excelle à nouveau dans cette partition dans laquelle il ne doit désormais plus chercher ses marques. Il se montre tout aussi convaincant avec Alejo Pérez aujourd’hui qu’avec Dimitri Jurowski en 2016 et Yannis Pouspourikas en 2011. Sous la direction scrupuleuse et soutenue du chef argentin, les musiciens affichent une forte cohésion, développent de belles sonorités et jouent cette puissante et irrésistible musique avec netteté, rythme et précision. Comme à leur habitude, les choristes, tous crédibles, s’engagent totalement, au même titre que la distribution, solide et homogène, presque complètement renouvelée par rapport à celle des précédentes séries de représentations.


Leonardo Capalbo, ténor au timbre admirable, décroche la palme de la révélation, ce dont témoigne l’intensité des applaudissements, qui saluent une incarnation juste et intense, mais les prestations remarquablement caractérisées, et vocalement au point, de Katharina Persicke en Jenny et de Maria Riccarda Wesseling en Leokadja Begbick méritent également de recevoir des éloges. Les contributions de Zachary Altman, James Kryshak, Thomas Oliemans, Frederick Ballentine et Marcel Brunner témoignent de la capacité de l’Opéra des Flandres à distribuer pour toutes ses productions des chanteurs pas toujours très connus, mais investis et compétents. Mention spéciale, enfin, pour les six jeunes femmes dont certaines, aux courbes et aux tenues affriolantes, hantent encore nos souvenirs.



Sébastien Foucart

 

 

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