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Fastueux

Verona
Arena
06/18/2022 -  et 23 juin, 3, 8, 16, 24, 28 juillet, 5, 21, 28 août, 4* septembre 2022
Giuseppe Verdi : Aida
Romano Dal Zovo*/Simon Lim/Sava Vemic (Il Re), Anna Maria Chiuri/Clémentine Margaine/Olesya Petrova*/Ekaterina Semenchuk (Amneris), Monica Conesa*/Maria Teresa Leva/Liudmyla Monastyrska/Latonia Moore/Anna Netrebko/María José Siri (Aida), Yusif Eyvazov/Murat Karahan/Jonas Kaufmann/Jorge de Leòn/Riccardo Massi*/Samuele Simoncini (Radamès), Ferruccio Furlanetto/Gunther Groissböck/Michele Pertusi/Abramo Rosalen/Rafal Siwek/Riccardo Zanellato* (Ramfis), Roman Burdenko/Sebastian Catana/Amartuvshin Enkhbat*/Ambrogio Maestri/Simone Piazzola (Amonasro), Carlo Bosi/Francesco Pittari/Riccardo Rados* (Un messaggero), Yao Bohui*/Francesca Maionchi (Sacerdotessa), Corpo di ballo dell’Arena di Verona, Gaetano Petrosino (coordonnateur)
Coro dell’Arena di Verona, Ulisse Trabacchin (chef de chœur), Orchestra dell’Arena di Verona, Daniel Oren*/Marco Armiliato (direction musicale)
Franco Zeffirelli (mise en scène, décors), Anna Anni (costumes), Paolo Mazzon (lumières), Vladimir Vasiliev (chorégraphie)


O. Petrova, M. Conesa (© Ennevi Foto)


Il est passionnant de pouvoir écouter successivement deux chefs‑d’œuvre de Verdi écrits à presque trente ans d’intervalle, et ce d’autant plus que le même chef, Daniel Oren, officie dans la fosse : entre Nabucco (1842), entendu la veille et Aïda (1871), le style de Verdi a évolué pour embrasser des lignes plus sinueuses, tout autant qu’une orchestration plus allégée et reposant davantage sur les vents, au détriment des cordes. L’acoustique n’est sans doute pas idéale pour ce type d’ouvrage plus raffiné, mais Daniel Oren sait faire ressortir des détails d’orchestration malgré ce handicap, gardant le cap de sa direction finement ciselée, avec beaucoup d’esprit et d’à‑propos dramatique.



Le plateau vocal réuni, sans briller, se montre de bonne tenue. Les deux interprètes féminines remportent une belle ovation au moment des saluts. Il faut dire que Monica Conesa donne à son Aïda des accents tragiques déchirants, faisant oublier un faible volume par des graves aussi ensoleillés que corsés. Les aigus très précis laissent entrevoir un léger vibrato, auquel on s’habitue sur la durée. La technique est plus solide concernant Olesya Petrova (Amneris), qui se montre quelque peu en retrait au début avant de se déchaîner ensuite à force d’aisance et de velouté dans les phrasés radieux. On est plus déçu en revanche par le Radamès de Riccardo Massi (remplaçant de dernière minute de Fabio Sartori), au timbre ingrat dans l’aigu du fait d’une émission trop nouée. Tous les seconds rôles assurent l’essentiel, de même que les chœurs, qui connaissent manifestement ce répertoire sur le bout des doigts.



Comme l’avant‑veille, la mise en scène de Franco Zeffirelli opte pour une répartition des différents choristes par blocs afin d’obtenir de saisissants effets de spatialisation. De même, on retrouve son goût pour un étagement de l’action par « caste », avec une immense pyramide dorée magnifiquement revisitées par les éclairages. Zeffirelli n’a pas son pareil pour animer les scènes d’ensemble, notamment le ballet endiablé en hommage au souverain et sa fille Amnéris, avant la célébrissime marche des trompettes. On retrouve sa maestria à l’œuvre avec force figurants et danseurs, où le faste des costumes et accessoires atteint son apogée, donnant parfois l’impression d’une luxueuse revue de cabaret – Line Renaud en moins.



Florent Coudeyrat

 

 

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