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Temps suspendu

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Deauville (Salle Elie de Brignac-Arqana)
08/05/2022 -  
Gabriel Fauré : Quintette pour piano et cordes en ut mineur n° 2, opus 115 (*)
Johannes Brahms : Sextuor n° 2 en sol majeur, opus 36 (#)

David Moreau (* #), Vassily Chmykov (*), David Petrlik (#) (violon), Lise Berthaud, Paul Zientara (*) (alto), Stéphanie Huang (*), Maxime Quennesson (violoncelle), Théo Fouchenneret (piano)


S. Huang, T. Fouchenneret, D. Moreau, P. Zientara, V. Chmykov
(© Stéphane Guy)



Le cinquième concert du vingt et unième Août musical de Deauville comportait comme les trois précédents deux compositeurs à l’affiche. Son programme était rigoureusement identique à celui qu’on avait déjà entendu le 16 avril 2017 dans le cadre du vingt et unième festival de... Pâques, les interprètes étant cependant cette fois d’une nouvelle génération.


En première partie, le public pouvait ainsi écouter l’important Second Quintette avec piano (1921) d’un Gabriel Fauré (1845‑1924) âgé et sourd mais n’ayant rien perdu de sa puissance créatrice. Les interprètes se surpassent. Au début, ils interviennent successivement, le piano d’abord, puis l’alto, le violoncelle, le second violon et enfin le premier violon. Mais ils forment de bout en bout un ensemble parfaitement cohérent et le premier mouvement n’est qu’élégance. Il y a de la nervosité dans le deuxième, Scherzo, mais aucune bousculade sauf peut‑être dans les ultimes mesures. Le troisième, signé d’un homme conscient du temps qui passe et est passé, est un mouvement comme en suspension sous les doigts des interprètes. Les artistes maîtrisent enfin l’audace du final avec une distinction peu commune. Vassily Chmykov y est bien meilleur que lors de son concert précédent et l’on cherche le nom de l’interprète qui tient cet alto si souverain. On le trouve aisément dans le programme distribué : Paul Zientara. Un nom à retenir.


La seconde partie du concert était consacrée au Second Sextuor (1865) de Johannes Brahms (1833‑1897). La réalisation n’est pas du même niveau. L’engagement et la probité des interprètes sont évidents mais la qualité instrumentale s’avère moindre. Il manque presque une direction, un chef, à cet ensemble compte tenu de l’écriture presque orchestrale du Sextuor. Les deux altistes s’y distinguent alors que le fini n’est pas toujours au rendez‑vous du côté des autres pupitres. Il est vrai que l’œuvre est aussi monumentale que complexe. Les jeunes artistes rassemblés autour de Lise Berthaud, pilier du festival puisqu’elle y participe depuis plus de vingt ans, ont bien du mérite à s’y être attaqués.



Stéphane Guy

 

 

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