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Les leçons d’un glorieux passé

Menton
Parvis de la basilique Saint-Michel Archange
07/31/2022 -  
Johannes Brahms : Quatuor n° 3 en si bémol majeur, opus 67
Franz Schubert : Quintette à cordes en ut majeur, D. 956

Quatuor Ebène : Pierre Colombet, Gabriel Le Magadure (violon), Marie Chilemme (alto), Raphaël Merlin (violoncelle) – Nicolas Altstaedt (violoncelle)


(© André Peyrègne)


Le Festival de Menton, qui est l’un des plus anciens de France et a été l’un des plus prestigieux en matière de musique de chambre, cherche à se reconstruire. Ce ne sera pas simple. Comme beaucoup de festivals, il a été victime des deux années covid et peine à retrouver son public. De plus, il a perdu l’un de ses défenseurs, le maire de la ville, Jean‑Claude Guibal, décédé dans l’année. La nouvelle municipalité s’interroge sur l’avenir de la manifestation. Il faut préserver ce qui fut l’un des fleurons des festivals français.


Voulant afficher un désir de changement, le festival s’est ouvert avec un concert de Natalie Dessay chantant du Broadway avec un micro. Ce n’est sans doute pas dans cette direction qu’il faut voir l’avenir du grand festival de musique de chambre ! Quelques concerts classiques jalonnent toutefois sa programmation même si peu d’artistes se produisent en « exclusivité » – comme c’était le cas jadis – plusieurs ayant été « empruntés » aux productions musicales de la toute proche Principauté de Monaco (Alexandre Kantorow, Daniel Lozakovich, Matthias Goerne).


Nous avons entendu le Quatuor Ebène. Dans la première partie du concert, il ne fut pas au mieux de sa forme. Il ne réussit pas à entrer dans l’intensité du Troisième Quatuor de Brahms. On le sentit nerveux voire agressif dans ses attaques. Sans doute les répétitions avaient‑elles été concentrées sur le Quintette à deux violoncelles de Schubert pour lequel les Ebène accueillirent le violoncelliste Nicolas Altstaedt. Là, les choses changèrent. Dans la nuit mentonnaise, qui est si belle sur le Parvis Saint‑Michel – espace surplombant la mer délimité par les façades de deux églises baroques –, la musique prit de la rondeur, du corps, de la douceur. Dans le sublime deuxième mouvement, où l’on a l’impression que le temps suspend son vol, les musiciens atteignirent un niveau de concentration et de sérénité qui avait quelque chose de religieux – et cela même si les pizzicatos du premier violoncelle avaient une ampleur exagérée.


On retrouvait là le beau Menton d’antan. Et si le festival trouvait simplement le chemin de son avenir dans les leçons de son glorieux passé ?



André Peyrègne

 

 

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