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Etrange programme !

Paris
Maison de la radio et de la musique
06/17/2022 -  
Claude Debussy : Sonate n° 2 pour flûte, alto et harpe – Images : 2. « Ibéria »
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour piano n° 2, opus 102
Richard Strauss : Don Juan, opus 20

Alexandre Kantorow (piano), Mathilde Calderini (flûte), Christophe Gaugué (alto), Nicolas Tulliez (harpe)
Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


A. Kantorow (© Sasha Gusov)


Avec ce concert s’achevaient l’intégrale des concertos de Dimitri Chostakovitch programmée cette saison par l’Orchestre philharmonique de Radio France et la saison de résidence du pianiste français Alexandre Kantorow avec cette formation.


Quel étrange programme pour cela ! Il n’est pas habituel de faire précéder un concert symphonique par une œuvre de musique de chambre, fût-ce pour mettre en valeur trois chefs de pupitre de l’orchestre. Pourquoi pas ? Mais alors il faudrait le faire avec une œuvre qui captive plus que cette bien convenue et longuette Sonate pour flûte, alto et harpe que même son compositeur, Claude Debussy, jugeait « affreusement mélancolique »... Jouée avec un soin extrême par les trois solistes, respectivement Mathilde Calderini, Christophe Gaugué et Nicolas Tulliez, elle a permis d’attendre patiemment le sommet du concert qu’était l’entrée en scène d’Alexandre Kantorow. Sans aucun doute, c’est une des meilleures interprétations entendues récemment de ce Second Concerto de Chostakovitch, composé en 1957 pour son fils Maxime, qu’il a joué avec une précision digitale hallucinante, une clarté des lignes mélodiques magnifique et la sonorité qu’on admire tant chez ce musicien. Peut‑être avec un peu trop de tragique dans les passages humoristiques mais l’humour chez Chostakovitch n’est- il pas toujours à double tranchant ? Alexandre Kantorow est revenu à deux reprises pour jouer en bis un arrangement par Győrgy Cziffra de la Valse triste pour violon de Ferenc Vecsey et la fin de la transcription par Guido Agosti de L’Oiseau de feu de Stravinsky.


S’il a maintenu l’orchestre à un niveau sonore discret pour laisser briller le piano, Mikko Franck s’est bien rattrapé dans la seconde partie, avec un Don Juan de Strauss dirigé en force et militairement, à un niveau sonore qui saturait cet excellent auditorium qui n’est tout de même que de taille moyenne. Pour avoir entendu l’œuvre quelques jours plus tôt par le superlatif Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, on ne pouvait pas ne pas déplorer l’absence de recherche d’équilibre des pupitres pour créer les alchimies sonores qui peuvent être miraculeuses dans l’introduction de ce poème symphonique.


De même, on pouvait chercher la délicatesse et l’humour exotique que s’est appliqué à composer Debussy dans Ibéria, dirigée à un train d’enfer par le chef finlandais avec plus le souci d’être en mesure et de « faire du son » que de créer les fameuses Images que cherchait Debussy derrière sa musique.



Olivier Brunel

 

 

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