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Haute en couleur

Paris
Opéra Comique
05/15/2022 -  et 17, 19, 21, 23, 25 mai 2022
Jacques Offenbach : La Périchole
Stéphanie d’Oustrac (La Périchole), Philippe Talbot (Piquillo), Tassis Christoyannis (Don Andrès de Ribeira), Eric Huchet (Don Miguel de Panatellas), Lionel Peintre (Don Pedro de Hinoyosa), Thomas Morris (Premier notaire, Tarapote, Le vieux prisonnier), Julie Goussot (Guadalena/Manuelita), Marie Lenormand (Berginella/Frasquinella), Lucie Peyramaure (Mastrilla/Brambilla), Quentin Desgeorges (Second notaire), Julia Wischniewski (Ninetta), Lucille Daniel, Alexandre Galopin, Véronique Laugier, Jocelyn Laurent, Maria McClurg, Gaétan Renaudin (danseurs)
Les éléments, Orchestre de chambre de Paris, Julien Leroy (direction musicale)
Valérie Lesort (mise en scène), Audrey Vuong (décors), Vanessa Sannino (costumes), Christian Pinaud (lumières), Yohann Têté (chorégraphie), Carole Allemand (marionnettes)


P. Talbot, T. Christoyannis, S. d’Oustrac (© Stefan Brion)


L’Opéra-Comique présente une Périchole exemplaire, d’une fantaisie débridée mais restant dans les bornes de la tradition française de l’opéra bouffe.


Voici un spectacle comme on en rêve tant aujourd’hui ! Une œuvre donnée pour ce qu’elle est, un opéra bouffe d’Offenbach joué sans autre arrière‑pensée que de lui faire délivrer son message comique et parodique sans gommer les références et allusions qui enchantaient le public du Second Empire et qu’il n’est pas sorcier de déchiffrer aujourd’hui. Le tout dans une mise en scène très énergique parfaitement réglée (Valérie Lesort), des décors simples (Audrey Vuong) qui n’ont pas besoin pour exister de vidéos compliquées et des costumes d’une fantaisie débridée et d’une grande imagination (Vanessa Sannino). En bref une Périchole haute en couleur, qui soutient l’attention d’un bout à l’autre et fait passer trois heures de bonheur total.


La plus grande surprise de la soirée vient cependant de la direction du jeune chef français Julien Leroy : stylée, raffinée mais surtout discrète, ne faisant pas exploser les tympans des spectateurs. Serait‑il allé écouter dans la salle ce qui sort de la fosse pour conjurer si bien la supposée « malédiction » de la fosse de la salle Favart ? Il suffit peut‑être de tenir compte de sa particularité acoustique et de ne pas pousser son orchestre à fond. Chapeau !


Distribution idéale quasiment exclusivement française, bien chantante et surtout « bien prononçante », tous les dialogues et airs étant intelligibles sans avoir à se cramponner au sur titrage. Stéphanie d’Oustrac a la tessiture idéale du rôle‑titre et le chic absolu pour créer un personnage crédible et touchant. De même, son Piquillo interprété par Philippe Talbot, tout en finesse et surmontant la difficulté des airs. Le baryton grec Tassis Christoyannis, seul chanteur étranger de cette distribution, a une telle habitude de la mélodie française qu’il crée un personnage de vice‑roi des Indes truculent et magnifiquement chanté. Tous les seconds rôles étaient parfaitement tenus, particulièrement par Eric Huchet et Lionel Peintre et le chœur Les Eléments comme l’Orchestre de chambre de Paris donnaient un relief savoureux à cette exquise partition jouée dans sa version en trois actes de 1874 dans la révision critique de Jean‑Christophe Keck et très vivement acclamée par le public de la première représentation.



Olivier Brunel

 

 

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