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Trio gagnant de compositeurs et duo gagnant de solistes

München
Herkulessaal
04/07/2022 -  et 8* avril 2022
Johannes Brahms : Concerto pour violon et violoncelle, opus 102
Béla Bartók : A csodálatos mandarin (Suite), opus 19, Sz. 73
Boris Blacher :Variations sur un thème de Paganini, opus 26

Renaud Capuçon (violon), Daniel Müller-Schott (violoncelle)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Andrés Orozco-Estrada (direction)


R. Capuçon, D. Müller‑Schott (© Astrid Ackermann)

L’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise nous propose pour cette soirée un programme varié, avec trois compositeurs aux styles si différents.


Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, c’est dans la musique de Brahms que cet ensemble cherche un peu ses marques. Les tempi choisis par Andrés Orozco‑Estrada sont un peu retenus dans le premier mouvement, ce qui nuit à la ligne. Même si le niveau instrumental des solistes est très élevé, cet Allegro manque de continuité et d’architecture tandis que certains tutti sont un peu déséquilibrés aux détriment des cordes. Les tempos plus allant des deux mouvements suivants, Andante et surtout Vivace non troppo, permettent à la musique de se déployer avec plus de naturel et l’orchestre retrouve plus de couleurs. Daniel Müller‑Schott a une sonorité assez riche mais c’est surtout Renaud Capuçon qui impressionne par une profonde musicalité et une rare élégance. En bis, le duo nous donne la Passacaille de Halvorsen d’après Haendel, plein de charme et de fougue. Le regard des musiciens de l’orchestre en dit long sur la qualité de la prestation des deux solistes.


La Suite du Mandarin merveilleux de Bartók permet de retrouver l’orchestre à son meilleur. Les cordes ont beaucoup de densité et les tutti sont riches et équilibrés. Andrés Orozco‑Estrada nous rappelle qu’il s’agit non pas d’une œuvre instrumentale abstraite mais bien d’un ballet avec des scènes de séduction et de violence. Les solistes caractérisent les différents personnages, en particulier l’explosion de notes du trombone solo de Felix Eckert est d’une impressionnante virtuosité.


L’atmosphère des brillantes Variations de Boris Blacher ne pourrait être plus différente. La musique est ici joyeuse, variée et pleine d’une intelligence réjouissante. Les musiciens brillent dans ce quasi‑concerto pour orchestre rebondissant et énergique. Les passages jazzy ont un rythme contagieux. Les solistes, en particulier la clarinette époustouflante de Christopher Corbett que l’on avait pu apprécier déjà dans le Bartók.


Après un programme aussi exigeant, les musiciens profiteront de la pause de Pâques pour se reposer. Les fans de cet orchestre ou les mélomanes tout court qui veulent rester en contact avec cet orchestre le peuvent grâce à la publication récente de plusieurs de ses répétitions sous la baguette de Mariss Jansons : les Danses Symphoniques de Rachmaninov et la Symphonie « Leningrad» de Chostakovitch, des documents passionnants pour approfondir la connaissance de chefs‑d’œuvre mais aussi pour comprendre ce que fait un chef, et surtout un chef de cette stature, même et surtout s’il dirige un ensemble d’une telle qualité.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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